Aujourd'hui, ce Mercredi 16 Décembre, Il est 9h45, et je suis prêt à rentrer dans la salle pour la première séance de l'évènement de l'année : le retour de la saga StarWars au cinéma. Un retour qui devrait ou devrais-je dire, qui doit réconcilier les fans de la première heure qui ont rendus le phénomène StarWars iconique. Juste avant choix cornélien, j'achète mon billet en version originale comme d'habitude ou je tente le coup en version doublé en français parce que "La Guerre des Etoiles" de mon enfance, je l'avais découvert en français. Je prend la version française et je peux déjà vous dire que je n'ai pas regretté ce choix.
Les lumières de la salle s'éteignent, point de Twenty Century Fox, ni de château à paillette de chez Disney mais juste l'apparition de Lucasfilm. Puis arrive le générique d'ouverture identique à ceux qu'on connait déjà (thème StarWars de John Williams à l'appui) à la différence qu'un nouveau titre apparait : "Le Réveil de la Force" accompagné de son résumé à la demande de la production, qui jusqu’au bout tient à laisser la surprise aux spectateurs, on ne dévoilera rien sur l’intrigue ni sur les relations entre les personnages.
Première bonne nouvelle, les frissons sont toujours là. On attend tout de même de découvrir les premiers plans, les premiers personnages et les premiers dialogues avant d’être sûr que le charme et la magie fonctionnent toujours. C’est bon. Tout s’enchaîne correctement, mieux qu’espéré même! Un soupir de soulagement puis place aux sourires enjoués et même à une pensée pour J. J. Abrams, le réalisateur, à qui furent confiées les clés de la saga. Nul doute qu’il aura été du bon côté de la force car nous sommes devant un grand StarWars qui marquera l’histoire de la saga. On avait remarqué durant les interviews et autres déclarations des membres de l’équipe du film, une agilité certaine à ne pas mentionner les épisodes de la prélogie. En effet, avec STAR WARS VII : LE RÉVEIL DE LA FORCE, J. J. Abrams est allé piocher intelligemment du côté des premiers films (épisodes IV, V et VI). D’une part parce que son film fait office de suite directe à ces derniers, mais d’autre part, et avant tout, pour réconcilier les fans de la première heure. Le tout évidemment sans oublier de s’adresser à ceux ayant échappés au phénomène jusque là. Ainsi, on retrouve d’intelligents clins d’œil, que ce soit par une phrase évocatrice ou un objet ayant déjà servi auparavant. Ainsi Abrams crée une ambiance bien particulière autour des protagonistes les plus anciens. Une manière d’observer leur vie du passé, là où on les avait laissé à la fin du "Retour du Jedi", tout en nous indiquant les raisons de leur changement dans ce présent. Une certaine profondeur des personnages qui pousse toujours davantage à l’empathie. J. J. Abrams parvient à s’approprier la saga dans son ensemble. A l’emmener dans certaines de ses obsessions personnelles tout en y restant fidèle. Cette fidélité se ressent d’ailleurs dans la trame scénaristique – née de la collaboration entre Abrams, Lawrence Kasdan (Star Wars V et VI) et Michael Arndt – proche de celle des précédents films (on ne dira pas lesquels pour garder le mystère sur l’histoire). Des impressions de déjà vu, certes, mais en totale adéquation avec ce que l’on attend de StarWars et du RÉVEIL DE LA FORCE en particulier. A savoir, offrir une nouvelle base à partir de laquelle pourront découler des épisodes VII puis VIII, a priori toujours plus riches. C’est ainsi que l’on découvre de nouveaux personnages, comme Finn et Rey – mais aussi Poe et le nouveau droïde BB-8. En s’appuyant sur eux, J. J. Abrams aborde de nouvelles pistes que Lucas n’avait pas encore évoquées (l’origine de Finn). Leur relation devient rapidement le point d’ancrage de cette nouvelle trilogie. Leur donnant à chacun des traits des précédents héros, entre complicité et dualité, tout en cherchant une forme de renouveau. On retrouve d’ailleurs avec eux beaucoup d’humour – chose propre à Abrams et qui en fait un des épisodes les plus drôles – en finesse, ou par des situations parfaitement bien amenées. Si John Boyega (Finn) tient efficacement son rôle, on retient avant tout l’actrice Daisy Ridley. D’une grande confiance dans les scènes les plus difficiles, réussissant à se montrer toujours crédible. Elle interprète Rey, passionnante, drôle, émouvante mais surtout forte. Une grande héroïne comme en a rarement vu dans un StarWars, et encore trop peu au cinéma en général. N’oublions pas de noter toute ambiguïté et la complexité qui planent autour de Kylo Ren, rendu fascinant et terrifiant par l’excellent Adam Driver. Evidemment, comme prévu, J. J. Abrams n’oublie pas de nous en mettre plein les yeux. Visuellement il nous laisse souvent sans voix, nous plongeant au cœur de l’action dans chacune des poursuites / batailles de vaisseaux. Des scènes toujours limpides et jamais brouillonnes. Les nombreux décors grandioses – et autres créatures – rajoutent encore davantage à l’imaginaire de Star Wars, pourtant déjà bien rempli. Cette action ainsi que les passages plus « calmes » se déroulent avec une grande maîtrise de la part d’Abrams qui trouve quelques plans d’une vraie merveille. Une mise en scène sans accros, mêlant là encore la patte du réalisateur au style de la saga, rythmée par un montage bien réfléchis. Au final, LE RÉVEIL DE LA FORCE nous laisse bouche bée, ravis de bout en bout. Les derniers rebondissements, aussi puissant que ceux rencontrés durant la saga, laisseront à coup sûr sous le choc. Et dès lors que l’image se referme, laissant place au générique de fin avec son légendaire thème musical – une composition d’ensemble de John Williams toujours aussi merveilleuse – nous voilà déjà face à l’excitation et à l’attente de découvrir la suite. Car même s’il semble lever le voile sur de nombreux éléments, LE RÉVEIL DE LA FORCE ouvre surtout la porte à une grande aventure à venir.
Le grand cinema avec un grand C reprend ses droits! Bravo à JJ abrams d'être passé après Georges Lucas! Il en fallait pour nous faire plaisir sans dénaturé l'essence du produit. Maintenant on peut laisser Disney vendre leurs marchandises comme ils veulent, cette saga a un sacré potentiel :)