La tête dans les étoiles?

Ce sera long, ça dévoilera pas mal de points clefs de l'intrigue et il y aura beaucoup d'appartés inutile, vous êtes prévenu. Pour passer directement à la critique du film, zappez la première moitié du texte.

Le contexte: Je vais commencer par raconter ma vie. En plein dans mes voyages voila que sort un nouveau Les Guerres de l'étoile! Incroyable effervescence sur le net; tout le monde en parle et veut le voir. Et comme plein de crétinus j'y vais le jour de la sortie en ayant réservé une place au préalable.

Oui parce que contrairement à la France et l'Europe dans le reste du monde il fallait attendre le 18 Décembre... Quelle belle connerie! Déjà parce qu'ici quand ils donnent un horaire de séance, le film commence exactement à cette heure là. Pas de pub alors qu'on m'avait dit l'exact contraire hier! Or ayant mes petites habitudes, je suis arrivé avec 2 minutes de retard pensant me taper des trailers et pubs pour jouets à la pelle. Douche froide, ça avait déjà commencé. Bon pas besoin d'être devin pour comprendre le pourquoi du comment, Star Wars n'ayant jamais été un modèle de compléxité mais je l'avais mauvaise. La célèbre phrase, le long panneau défilant sur la musique épique et la première minute me sont passés sous le nez. ça m'apprendra à être en retard!

Autre point agaçant, j'ai du changer de places 3 fois. Bah ouais t'as une place numérotée mais personne ne réspecte la règle. Toujours cool de se lever et déranger tout le monde pendant un film très attendu. Bref après d'âpres échanges, je m'asseyais enfin serein.

Oui mais nan! 2 adolescentes prépubères qui changeaient de places constamment, pouffaient et parlaient constamment n'ont rien trouvée de mieux que de s'assoir à côté de moi pour le climax et la fin. D'une discrétion absolue évidemment... Pour s'investir émotionnellement c'est chiant pour ne pas dire casse-couille.

Mais si seulement il n'y a avait que ça: Un bébé qui pleure en plein milieu pendant un bon quart d'heure pis rebelotte sur la fin, les 3 pauses pipi de mes voisins qui se lèvent pour aller aux chiottes, le mec à l'arrière qui mange avec graaaa(s)ce... C'est bon n'en rajoutez plus, j'ai compris. la prochaine fois j'attendrai au moins une semaine... Hype de merde!

Parce que ouais il faut le préciser, Star Wars je trouve ça sympa mais je suis pas fan. Bien sur j'ai vu la prélogie au cinéma avec mon paternel et dans mes souvenirs c'était pas si pourri mais en les revisionnant chez des potes durant trois soirées consécutives force est de constater que mon corps a tranché: Je me suis endormi pendant les 3/4 à chaque fois, chose qui m'arrive très rarement. Faut dire que pendant les moments d'éveils, on se marrait sans arrêt en répétant comme des glands: "Hey t'as vu ça ressemble à un déssin animé!"

La trilogie originale c'est plus flou.

Je les ai vu souvent mais chez qui en premier? Mystère. Sans doute en famille mais mes premiers souvenirs datent du centre aéré. Ils les diffusaient presque systématiquement avec certains disneys les jours de pluie. C'est des moments que j'appréciait étant gosse

Pour en revenir à nos moutons (effet que je ressens beaucoup en écrivant cette critique), je me souvenais de bons moments mais rien de marquant. Chose corrigée le mois dernier en me refaisant ce morceau de l'histoire du cinéma. En effet c'est une saga particulièrement attachante mais faut pas pousser mémé dans les orties... C'est manichéen, l'histoire est peu profonde et l'univers reste en surface alors qu'il y a du potentiel (ouais je sais il existe des livres, des jeux de plateaux et des jeux vidéos qui approfondissent l'univers sauf qu'un film ça doit tenir en un seul bloc sans produits dérivés à coté malgrès la qualité de ceux-ci).

Après je reconnais que la critique est facile 30 ans plus tard. La Saga fut conçue à la base dans la douleur, n'avait pas les moyens des années actuelles pour représenter un grand univers et ça reste avant tout une histoire simple qui se veut universelle d'où le succès mondial et les hordes de fans existant générations après générations. Ce fut fondateur sur la manière de compter une histoire (bien que là encore rien d'incroyable même à l'époque, la structure du récit étant on ne peut plus basique) et révolutionnaire sur tellement de points que tout un chacun connait. Résultat aujourd'hui on peut trouver ça simpliste et peu engageant malgrès l'univers bigarré mais ça serait un peu cracher dans la soupe.

Cependant s'il y a une de chose que je trouverai toujours irrésistible c'est les Jedis, leurs pouvoirs et leur classe face aux chevaliers sombres. C'est une idée simple mais que c'est bon quand c'est bien rendu à l'écran.

Les bases étant posées, passons à la critique:

Alors ça vaut quoi?

C'est un divertissement pas loin d'être parfait malgrès quelques fausses notes oubliables (là je parle du jeu des jeunes acteurs parfois pas aussi juste que j'ai pu le lire autre part et de certains plans étonnament flous ainsi qu'un manque de pauses et de passages contemplatifs qui aurait fait du bien au récit qui ne se pose jamais). Pas loin... si ce n'était un remake de l'épisode pionnier.

Bah ouais et c'est là le coeur du problème... Si le fan-service est très bien géré, c'est quand même énormément de copier-coller et c'est franchement emmerdant. La planète désertique, le robot rigolo avec l'info que tout le monde veut se procurer, le départ de protagonistes beaucoup trop humbles en vue de l'aventure grandiose qui les attends au bord du faucon millénium, les péripéties qui s'ensuivent, le bar avec sa galerie de freaks, la rencontre avec la résistance sur une planète boisée, la star oups deathstar (ils se sont surpassés sur le nom!), l'essai de l'arme ultime sur une planète qui n'avait rien demandé, le plan tellement orginal du réacteur à faire péter pour exploser l'odieuse base secrète, le fight à côté entre jedis... Hum! C'est ça votre histoire tenue jalouseument secrète?!

J'oubliais presque le décalque de la scène culte de l'empire contre attaque...

Sérieux quel foutage de gueule! Okay je suis de mauvaise fois, cette nouvelle aventure à ses variantes et marche comme un miroir inversé. L'objectif final est différent, l'histoire a son lot de révélations et des scènes fortes mais pour une suite si longuement attendue de la trilogie tant adulée ils auraient pu faire un effort merde!

C'est de la fainéantise et le minimum syndical de ce que l'on peut attendre d'un nouveau film éstampillé Star Wars. Avec un si vaste univers, vous nous avez pondu ça... C'te blague! Et puis c'est pas comme si Le retour du Jedi ne copiait déjà allègremment le premier film dans sa structure. Hollywood où l'art du recyclage. C'est vraiment nous prendre pour des imbéciles et je suis poli!

Sauf que c'est réussi. Incroyable mais vrai pour une troisième redite, ça passe crème. Ils (parce qu'un film c'est tout une équipe et pas seulement le réalisateur et les producteurs qui chapeautent certes beaucoup de choses) ont accompli un remake déguisé mais quel remake!

Ce rythme mené tenu tambour battant (enchainement de séquences presque jamais pris en défaut), ces scènes d'actions spectaculaire (merci à la mise en perspective des différentes échelles chère à Abrams) et d'une fluidité limpide (Oh joie!), cette lumière (c'est pas Deakins hein mais ça vaut son pesant de cacahuètes), cette tension de fou (Aaah le climax final où tu te demandes qui va survivre à raison), ces décors et aliens tellements bien faits (décors réels et animatroniques bienvenus), ces nouveaux et anciens personnages qui te mettent en joie (à part certains c'est du joli travail. Rien de renversant mais les différents backgrounds, les intéractions entre les protagonistes et leur énergie et bonhomie naturelle fait plaisir à voir!), cette continuité joliment respéctée, cet humour bonenfant font du bien. C'est divertissant parce que l'équilibre est subtilement maniée. Rien n'est de trop!

Détail qui fait plaisir: Les combats au sabre laser sont crédible. Ni over the top comme dans la prélogie (à part l'épisode I) ou très amateurs avec deux gueudins qui tiennent maladroitement une épée comme dans la trilogie originale (sauf le final de l'empire contre attaque). On se rend compte de la puissance terrible de ces armes et les jeunes qui s'en servent ne sont pas plus assurés ou rassurés que nous ce qui créé une vraie tension sur l'issue des duels.

Petits bémols: Certaines transitions impossible dans la limite de temps imposé par le compte à rebours final, l'utilisation d'un mc guffin, le grand méchant -Je parle de Machin Snoke, pas Ren qui a beaucoup de potentiel pour la suite - peu convainquant (c'est important pour la suite, en espérant qu'ils corrigent le tir) et peu inspiré dans son design, la répétition presque identique de certaines scènes vu auparavant (Il y a du plagiat ehonté), les deus ex machina et retours/rencontres trop improbables pour vraiment y croire (Poe, R2-D2 ainsi que Han Solo, Chewbacca et leur vaisseau fétiche en sont l'exemple parfait).

En relisant le paragraphe précédent, je me rends compte que ce sont de sacrés défauts vu l'évenement mais en y repensant, rien à faire c'est passé comme une lettre à la poste et je m'en contrefiche avec le temps.

Pourquoi? Entre autre parce que 2 scènes m'ont rendu fébriles avec la boule au ventre:

Quand l'épée laser familliale est ramassée pour de bon dans le combat final. La musique, le décor froid, les arbres mort, la rage que tu partages avec elle et qui t'étreint à vouloir corriger ce grand gamin incontrolâble... C'est brillamment géré. On sent la sauce monter et on est de tout coeur avec la miss pour qu'elle le poutre! C'est puissant. C'est dû aussi au build-up de la scène précédente qui rentrera à coup sur dans le mythe Star Wars même si... arrêtons là.

La scène finale car elle est très bien jouée (pour un mec qui a une paralysie faciale il s'en sort bien le Mark), que le symbole de transmission est simple, beau et universel et enfin parce que la musique est à pleurer... On manque de mots tout comme le maître et la future élève.

Bande de salauds, vous m'avez enlevé tout esprit critique!

Mais s'il n'y avait que ça: Le plan séquence de folie avec Finn qui court à la suite de Poe pilotant comme un dieu son Tie-fighter en fond, l'ouverture assez glaçante puis très intelligente (merde alors les stormtroopers ne sont pas que de la chaire à canon, ce sont des êtres sous leur armure!), la première course poursuite sur Yakku (virevoltante, marrante et magnifiquement rendue), la destruction du sytème abritant la République du moment (Tu te mets à la place des habitants visible pour la première fois et ça fait froid dans le dos), toutes les scènes avec BB8 et Finn réunis (comiques et réjouissante), Rey jouant les pilleuses de vaisseaux gigantesques de l'empire, sa maison et son quotidien, etc...

J'ajouterai certaines scènes vraiment couillues (beaucoup les trouveront ridicule) concernant Kylo Ren: Son pétage de plomb, sa discussion avec papi sur le chemin à suivre pour éviter d'être attiré par le bon côté de la Force et le fait qu'il retire son casque ce qui est extrêmement casse-gueule au vu la tronche de jeunot de l'acteur. Ca enlève tout le côté badass du personnage mais de cette façon on s'identifie et on s'attache bien plus à ce sale gosse agissant comme un adolescent complètement perdu et à la dérive dans ses choix.

On se cramponne à son siège, on rit de bon coeur, on a les boules et la larme à l'oeil, etc... Quelle banane! ça faisait longtemps.

Si c'était un film original, je ne me ferai pas prier pour porter le film aux nues et acquieser avec la presse et la majorité des spectateurs sur la grande qualité de ce divertissement.

Toutefois je ne peux pas passer outre ce remake à peine déguisé qui se prétend suite et n'a pas de vrai fin. Un film doit se suffire qu'il s'inscrive dans une saga ou non or ici c'est see you at the next episode ou plutôt... money, money, money!

J'ai très peur d'un éventuel syndrôme Avengers ou syndrôme sérial avec les deux suites et tous les spin-offs à venir. Disney connait son affaire sur le sujet mais gare au trop-plein. Ce qui rend aussi Star Wars unique c'est le temps d'attente entre chaques épisodes (3 ans) et celui entre chaques trilogies (16 puis 10 ans). Ce sont des films évènements parce qu'ils se font rare.

Je comprends les éloges des uns et le ras le bol des autres. Les deux opinions se défendent. C'est une question de perspéctive je suppose

J'aurais tendance à me mettre dans la seconde catégorie au vu des coups de gueules mais ayant eu la larme à l'oeil quelque fois (ce qui n'arrive plus très souvent dans un blockbuster de ce calibre) et n'ayant pas vu le temps passer je reste enthousiaste. Est-ce dû à une nostalgie manipulée facilement ou à la qualité intrinsèque du long métrage? Bonne question.