S'il est une saga sur laquelle les opinions se révèlent très diverses c'est bien la saga Star Wars.
En tout cas, je pressent qu'au fur et à mesure que des volets la compléteront, que des nouvelles trilogies en feront parties (n'ayons pas de doute là-dessus, il y en aura), cette diversité ne cessera de grandir. Chacun portant en particulier dans son cœur une trilogie, un épisode en particulier.
Pour ma part, et certes, pour le moment, j'ai eu le triste sort de donner mon allégeance à la prélogie. Je le dis avec un certain ton ironique, car je n'en n'ai aucunement honte, bien au contraire. Au final, le triste sort ne me revient pas. Et quelque part je regrette que la considération qu'on lui porte ne soit pas ce qu'elle mérite.
Partant de là, je suis sûr qu'une petite partie de ceux qui me liront auront déjà arrêté de me porter du crédit et s'arrêteront dès lors de me lire. En tout cas, c'est ce que j'imagine au vu des propos de Simon Pegg que je ne pense pas avoir à rappeler.
Espérons tout de même que ce ne soit pas le cas, car ce serait avant tout regrettable pour eux un tel manque d'ouverture.
Au-delà du fait que de toute les réactions qu'a provoqué la prélogie sont très diverses et opposées à un point que notre avis passe comme l'adhésion à un parti politique, au-delà du fait que pour quelques unes on peut percevoir une opinion tellement extrême qu'il nous parait on ne peut plus logique de penser que les réactions sont exagérées, il est cependant vrai que là n'est pas exactement la question du jour.
Aujourd'hui, il est plutôt question du septième volet: Star Wars Le Réveil de la Force.
Est-ce que dans toute la saga Star Wars, c'est à celui-ci que je donnerais mon allégeance? Non. Tant pis, je reste du côté obscur de la force. Est-ce que je le considère comme faisant partie des meilleurs Star Wars? Non plus.
Cependant, je considère que ce film est un excellent film. A vrai dire, il n'a pas la grandeur des plus grands volets de la saga et ne fascine pas autant qu'eux. Mais, diable, on est face à une oeuvre qui impose malgré tout le respect!
Pourquoi, me dîtes-vous, oui, vous que j'entends du fond de la salle? Un copier-coller du quatrième épisode? Diantre! Personnellement, j'appellerais plutôt ça comme étant un volet qui suit les traces de ses parents, mais copier-coller me paraît être exagéré.
Début très brutal. Moment de bravoure incroyable et sagesse imposant le respect. Rage retenue. Au-delà de l'action qui se passe et que je ne décrirais que par des qualificatifs, c'est bien les thèmes qui y sont derrières qui sont important. Tout ici n'est qu’oppression. Et tous le monde est la victime d'une, et face à celles-ci, certains se dérobent. Fort heureusement d'ailleurs, car c'est là que tout démarre. Selon une victime, son choix n'était sûrement pas le bon, et pourtant c'est sûrement là son plus bel effort.
Chaque personnage démarre de forte manière. S'ensuit par la suite de très bonnes scènes d'actions, mais ce long passage est pourtant sûrement le moins bon du film, car si certes l'efficacité est au rendez-vous, le déroulement de l'histoire et les personnages ne sont pas vraiment développés. L'intérêt est moins fort par rapport au reste.
Découvertes de nouvelles terres très attrayantes, effets visuels se démarquant de la saga et se révélant excellents, visuels impressionnants et renvoyant parfois même à l'ancestral. On n'a pas à faire à de grandes cités, à des "planètes-ville", la force de l'oeuvre se suffit à peu, à un décor impressionnant au milieu de la simplicité, comme pour se démarquer, une simplicité qui voulait sans doute agir en contre-courant avec la prélogie, c'est certain, mais en soit c'est très réussi.
Plusieurs scènes qui font échos aux deux trilogies à noter.
La mythologie de Star Wars est très bien exploitée, un superbe bestiaire où l'inventivité est au goût du jour.
Si l'aspect mystique des Jedi et de la force est bien moins dans la démonstration visuelle que la prélogie (démonstration qui au passage se révélait très intéressante), c'est tout de même exploité, avec notamment cet aspect ancestrale qui ressort.
Mais le film est aussi intéressant thématiquement. Tout d'abord, si l'histoire suit les traces de la trilogie originale, il y a aussi présent, de manière certes peu importante et factice, l'aspect politique renvoyant à la prélogie.
C'est intéressant aussi dans le fait qu'aucun Jedi ou Sith ne semble avoir été entraîné. Ils doivent tous utiliser la force en étant inexpérimenté.
L'idée de l'évasion est présente et est dans la continuité de ce qui était déjà développé dans la saga. Se libérer l'esprit, et se laisser guider par la force.
Mais ce qui est exploité de manière très importante ici c'est l’oppression. Le mal-être. Le tiraillement. L'extériorisation d'une violence intérieure qui étrangement la plupart du temps se fait sans mort, touchant avant tout des objets. Parfois même pas de punition. Preuve du bien qui erre. Le manichéisme n'est pas ici au goût du jour et certains s'en verront très heureux.
Rencontre impressionnante entre deux êtres que sûrement tout oppose mais la conversion s'est révélée efficace. Un brin de fascination est resté.
Histoire très bien développée après le passage un peu en dessous du reste. Rencontres de personnages atypiques pouvant s'avérer drôles et attachants, scènes étonnantes témoignant de prises de risques. Retrouvailles inspirant la nostalgie. Scènes de grandeur épique. Oppression de la crainte amenant à la frustration. La libération par la force qui guide.
Travail de mise en scène très réussie. La patte est installée et l'oeuvre n'est pas trahie. Interprétations dans l'ensemble bonnes, apportant souvent beaucoup au personnage (Daisy Ridley), effets visuels très réussis et très bel univers. Musique de John Williams certes sûrement la moins réussie de la saga, on regrette les grandes envolées lyriques et la virtuosité qu'on a pu avoir par le passé, mais pour autant avec le recul le travail reste franchement réussi.
Bref, si Le Réveil de la Force selon moi n'atteins pas les sommets de la saga Star Wars, manquant sûrement de grandeur et ne bénéficiant pas de scènes autant mémorables, il n'en reste pas moins que les qualités dont il fait preuve inspirent le respect et l'imposent comme un excellent retour de la saga.