Je trouve ça assez paradoxal pour un film traitant autant de "balance", d'équilibre entre toute chose, entre le côté obscur et la lumière, d'être aussi déséquilibré. Ceci se ressent dans plusieurs éléments :
En sortant de la séance, j'étais incapable de dire si j'avais aimé ce film. Je me souviens très bien avoir dit "Il y avait des scènes géniales ! Mais aussi des scènes d'une nullité...". Impossible pour moi de dire si j'avais réellement apprécié le film tant ces petits défauts grotesques par-ci par-là m'ont laissé un arrière-goût désagréable. Cela s'est encore plus ressenti lors de mes seconds visionnages du film où j'avais envie de partir durant certaines scènes mais me rassurais en me disant "Ah oui mais la scène d'après est cool". Ce film est un mélange de scènes grandioses et de scènes clairement mauvaises, ce qui se ressent également sur le rythme du film qui fait des montagnes russes.
"Let the past die". Ce film est une transition, entre la trilogie originale et la nouvelle trilogie, et donc aussi un léger pied de nez à l'épisode 7 Le Réveil de la Force. On peut par exemple citer :
Luke qui jette le sabre laser au début du film, la mort de Phasma, le dénouement sur les parents de Rey, le casque de Kylo Ren traité de ridicule, la mort de Snoke
C'est à la fois un point négatif et un point positif. On pouvait en effet reprocher au film de JJ Abrams de manquer d'originalité et de n'être qu'un hommage à la trilogie originale, cet épisode 8 permet enfin de donner plus de background à nos nouveaux héros, de les mettre sur les devants de la scène. Cependant, la cassure faite par celui-ci laisse également un petit sentiment de malaise vis à vis du film précédent. "Tout ça pour ça ?" Rian Johnson fait un nettoyage de ce que les gens ont reproché à l'épisode 7, puis repasse le flambeau à JJ Abrams.
Je ne sais pas vous, mais je ne regarde pas Star Wars pour son humour. Et quand bien même cela a toujours fait partie intégrante des films, ce n'était jamais de façon aussi insistante (aller, à part l'épisode 1). Ce film nous montre un Luke dépressif, une résistance mourante qui fuit pour sa survie, une Rey qui cherche un sens à sa vie, un Kylo Ren plus tourmenté que jamais, le tout entrecoupé de blagues, renforçant le malaise déjà fort présent. Il s'agit certes de la recette habituelle des blockbusters, mais sans finesse.
Bref, tout comme il nous parle d'équilibre entre le bien et le mal, Les Derniers Jedi est un bon équilibre entre le bon et le mauvais.