Voilà. Ils ont gagné.
L'Empire du Bien a vaincu. Il a tout détruit, "Brick" par "Brick" pour boucler la boucle. Merci au réalisateur de Looper, tout à fait "programmé" pour cette "déconstruction", ou plutôt ce "reset" intersidéral, ce trou noir dans lequel il plonge notre classe d'âge (natifs des années 1970). Par notre fascination pour la saga, nous avons participé à une mythologie cinématographique, rendue coupable aujourd'hui d'avoir trop brillé sous Ronald Reagan. La "fan-base" originelle doit "aimer", "adorer" cette épisode 8, pour prouver qu'elle n'est en rien conservatrice, mais résolument démocrate, ouverte, et surtout "inclusive" (Mark Hamill n'a pas trop aimé, il s'est exprimé... puis, il a dû s'excuser illico d'avoir donné son avis, ressentant autour de son cou comme un étranglement. La Force, sans doute, ou la mort de l'esprit critique).
Nous sommes les Derniers Crétin.e.s
C'est mérité. Car, de vous à moi, je n'ai pas vu arrivée cette purge de 2h30.
Nous sommes dorénavant exclus, comme Luke (un coup de vent, une brise, un licenciement en douceur, avec vue sur la mer, dernier coucher de soleil, et tu dégages), à moins d'accepter de ne plus croire en ce qu'il est coupable d'aimer encore : la mystique chevaleresque, reposant sur une Foi, douteuse, à tout le moins suspecte, car basée sur un fond de religiosité un peu trop chrétienne, un peu trop rance. Je pense que dans un proche avenir, aimer "Excalibur" de John Boorman prouvera votre alliance morale avec le Front national.
Tout désacraliser, rire de tout, n'importe comment
Comme ce film s'est fichu de nous, humiliant notre intelligence et nos souvenirs de gamins pour mieux "reprogrammer" l'esprit de nos propres enfants (ils sont arrivés en âge de consommer du Star Wars), j'ai décidé de rire de lui. Pour cela, il me suffit d'en résumer les enjeux, de le caricaturer, pour trahir son idéologie. C'est parti, je serai bref, et je vais balancer "par-dessus mon épaule". Grossièrement.
Luke est devenu un gros paresseux, traitant tout par-dessus la jambe ; il est revenu de tout, il jette tout à la poubelle, même son sabre, et jamais il ne bouge vraiment de son rocher (sur lequel il finira en position du lotus), ou seulement pour aller biberonner au sein d'une créature ectoplasmique : prenez-ça dans les dents, les "grands enfants" fans historiques, c'est vous dans cette scène pathétique.
A ses côtés, Rey soulève les rochers, elle. Mais c'est tout. Et parle à Kylo Ren sur Whatsapp mental. Et ça cause. Qui je suis ? Tu sais. Je sais. Sais pas. Tu sais. Je suis rien. Et oui, elle n'est rien. Super.
Chewie est devenu végane. Oui, ils l'ont fait ! Végane. Merde. C'est-à-dire qu'il a du poil et des canines, mais c'est fini tout ça: jus de goyave à la paille et dans l'épisode 9, on vire tout ça, on conserve une barbe de hipster. Manger de la viande, ce n'est pas bien.
Yoda, dans sa version originale (!), fout le feu au temple, parce que plus personne ne lit et que ça ne sert à rien de toutes façons. N'importe quel môme regardant le ciel, pour peu que ses parents soient démissionnaires, et même qu'il ait les pieds sales, aucune hygiène, peut devenir jedi. L'apprentissage ne sert à rien. L'égalitarisme triomphera de tout, pourvu que tu te refasses le film avec les figurines. Ce que fait le petit misérable "rebooteur" dans les derniers "plans".
Snoke a la durée de vie d'un stormtrooper dont on se contrefout. Snoke, smoke, pareil... Écran de fumée, même épaisseur. Fumer, c'est mal.
Voilà, Mesdames, ça y est. Enfin ! Elles ont pris le contrôle de la franchise et comme elles conduisent mal, elles se sacrifient en précipitant leur gros SUV de l'espace soit contre le vaisseau des méchants pour les tuer, soit contre le vaisseau des gentils pour les sauver, ce qui ne leur demande aucun effort, vu qu'elles ne savent pas conduire (ironie de ma part). Et elles causent... J'ai dormi à chaque fois que l'asiatique rondouillarde (oui, c'est un combo de la diversité) apparaît à l'écran. Captain Phasma ? En fait, on découvre son visage. Elle est blanche, blonde, l'oeil bleu. Une femme méchante ? Une nazie, c'est sûr.
Kylo Ren, bon, c'est un gros lourd, mais c'était déjà spoilé par son nom de code: kylo. Qui ne fait pas avancer l'histoire d'un gramme.
Mamie Leia, son coeur s'est arrêté dans l'avion, mais c'est parce qu'elle était en train de mater en avant-première "les derniers Jedi". Et franchement, au vu du film, on aurait aimé qu'elle meurt aussi vite que Snoke. Et on y a cru un instant... Mais non, dommage. Cette figure féministe d'un autre temps a passé la moitié du film "congelée". Forcément, dégelée, c'est plus pareil, elle n'est plus bonne qu'à parler de sa coupe de cheveux, ce qui prouve qu'elle était vraiment une féministe superficielle.
Euh. Dommage. Il n'était pas loin de nous soulager en volant tout droit, mais comme toute l'histoire va en roue libre, il a fini dans le décor et nous devrons nous le taper, lui et ses aventures inutiles, un épisode de plus. Son aventure avec Rey est compromise, Rey n'a pas besoin d'homme. C'est clair. Elle soulève des rochers, des cailloux, avec ses petits bras. Oui, mon gars.
Poe a toujours des plans, mais c'est un mec, donc il ne réfléchit pas, dixit les cheffes (mais on l'aime bien au village...), donc il se loupe toujours dans des scènes d'action qui ne servent à rien. Alors qu'elles, elles fuient ou jettent leur SUV... Bis.
- Télérama, les Inrocks et Libération ont aimé. Merde. On nous avait prévenus... depuis le départ...
Nous sommes les derniers crétins et ceci était la dernière contre-attaque de l'un d'entre vous.
(Pas d'écriture inclusive pour ma dernière phrase. Espoir)