Ben comme quoi ça existe les suites de film qui regagnent en qualité. J'irais même jusqu'à dire que ce film est meilleur que ST1, alors activez l'option "filtre du premier degré" sur votre cerveau avant de voir ce film, parce qu'on a affaire à un sacré retour aux sources.


Une petite mise en contexte, dans cet opus on a laissé de côté la question de la légitimité de la guerre, là les parasites sont en train de se tailler un chemin à travers les défenses fédérales avec pour but l'anéantissement (ou la "pacification" pour reprendre leurs termes) de l'espèce humaine. On est dans le cadre d'une guerre totale à l'échelle galactique; les insectes créent de nouvelles formes de combattants tandis que la fédération tente de rassembler le plus possible l'humanité derrière une guerre de plus en plus impopulaire auprès des non-citoyens (ceux qui n'ont pas fait de services militaires) et même des anciens combattants.


Dans ce film la comparaison la plus évidente avec la fédération est le 3e Reich: le logo est l'aigle fédéral centré dans un rond blanc au centre avec une croix noire en arrière et un encadré rouge, rappelant le drapeau nazi (sans même parler des brassards de certains agents avec l'aigle dans son rond blanc) ou de la Kriegsmarine de l'époque. Le film s'ouvre avec la condamnation à mort de traîtres pour.... propos séditieux, dans un lieu débordant d'étendard fédéraux. Les méthodes employés par l'administration sont aussi des références évidentes aux méthodes nazies; un prétendu attentat causé par les opposants à la guerre pour couvrir la disparition d'un leader et la disgrâce de son adjoint, en outre le totalitarisme s'est imposé bien plus loin, maintenant la pop star galactique est un général et son choeur de danseuses en uniforme militaire, avec comme chanson culte une faisant l'apologie du sacrifice du soldat pour la fédération. On trouve des boucs émissaires pour justifier les défaites, alors qu'elles étaient inévitables (John Rico est condamné à mort alors que sa base était en permanence encerclée par des insectes seulement tenu en respect par une barrière électrique). En face on peut trouver un modèle stalinien chez les parasites; ils n'ont aucune individualité et sont entièrement contrôlé par une seule entité, qui est finalement la somme de leurs consciences. On a donc, pour bien commencer la scéance, un exemple de guerre d'anéantissement entre l'Allemagne nazie galactique (à noter que le "Fürhrer" est ici une organisation; la fédération) et l'URSS galactique. Le parallèle avec la seconde guerre mondiale est encore renforcée par la fin du film: une nouvelle arme, la bombe Q, anéantie le super Staline à l'origine de l'offensive contre l'humanité. Cette affirmation que finalement la guerre ne change jamais fondamentalement était déjà développée dans ST1 avec notamment la formation en phalange de l'infanterie (qu'on retrouve ici) avec chaque soldat utilisant leur arme comme une sarisse à porté améliorée.


C'est déjà pas mal mais le film va aborder un nouveau thème, outre les dérives du militarisme et le totalitarisme qui en résulte, on a ici une critique de la religion qui se combine à merveille avec le premier sujet; on assiste au développement d'une nouvelle religion dans les colonies humaines en réponse à la peur de la défaite humaine. La religion est associée à la peur, c'est le message qu'on véhicule ici, l'héroïne qui la tourne en dérision et qui s'agaçent des manières des fidèles devient elle même croyante quand c'est la dernière solution qu'on lui présente pour résoudre une situation désespérée. Pire les religions abrutissent l'homme; ainsi le personnage de la subordonnée dévote qui passent son temps à prier plutôt que réfléchir ou l'assimilation de l'arrivée d'un groupe de mécha pour évacuer des VIP qui est assimilée à l'arrivée d'anges. Elles le rendent intolérant; parmi un groupe de naufragé, la seule qui refuse d'abandonner la raison pour tirer tout le monde d'une mauvaise passe doit se mettre à l'écart du reste du groupe, la même subordonnée parle de tuer un officier supérieur qu'elle admirait pour sa foi avant de découvrir qu'il ne partage pas la même.
Enfin les religions sont des armes; les parasites s'en servent pour faire passer leur Space Staline (que j'abrégerai SS) pour un dieu auprès du Sky Marshall humain, qui n'hésite pas alors à sacrifier sa propre race, en sabotant les défenses humaines, en révèlant des infos cruciales ou en allant en personne rejoindre le SS pour négocier la paix, le con, tout ça pour plaire à son dieu. Côté humain on comprend aussi l'intérêt de l'idée du SS, alors on a tôt fait d'instaurer les dogmes de la foi humaine:
-Dieu existe
-Il est de notre côté
-Il veut que nous gagnions.
En outre le nouveau leader affiche clairement qu'il est croyant.


La fin du film est une démonstration géniale de comment la propagande peut modifier les esprits; on a placé dans l'happy end l'exécution des militants pacifistes pour le soi disant attentat qui aurait coûté la vie du sky marshall avec la victoire et l'anéantissement de la planète abritant le SS et rien ne semble choquant pour le spectateur.


(Un petit mot sur le scénario, il a le mérite d'exister dans ce ST, il est même plutôt bon, en tout cas bien meilleur que celui du premier)

drakken
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le 10 oct. 2017

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