L'affiche française ne vent pas bien le film: cette scène de Jamie Lee Curtis est tirée d'une très courte scène kitsch de rêve mouillé de l'ado endormi qui a du mal à se remettre de cette rencontre.
Le générique de début est bien plus classieux que cette affiche: 10 ans plus tard Jonathan Demme fera un générique similaire mais en ville pour Philadelphia.
Le film m'a été une belle surprise enregistrée sur Paramount (pour pouvoir avancer rapide si pas aimé; sans alors noter). Mais je ne l'ai pas accéléré, au contraire, je l'ai ralenti, comme un bon livre, j'ai aimé vivre avec ces personnages; j'ai fait durer le plaisir sur plusieurs jours en regardant le film par épisodes que je me faisais quand j'étais certain de ne pas me faire interrompre...et ça permet de cacher ses réactions.
Le personnage principal est le fils d'un plutôt riche agent immobilier local (très juste Ramon Bieri; un semi sosie de Ray Winstone) mais ce n'est pas un Trump: le fils travaille beaucoup et depuis un an déjà. Mais cet ado veut partir en année sabbatique. Ses rêves ne sont pas ceux de son père: il veut tenter l'océanographie. Le nom de Cousteau n'est je crois jamais prononcé mais il s'amuse à faire de la plongée sous-marine dans la rivière locale avec son copain de classe...un John Cusack tout maigre en short court bronzant sous les ponts. Sa soeur a un rôle encore plus court mais on la voit (Joan Cusack).
L'ado est joué par celui qui se fait harcelé par notre Rutger Hauer dans The Hitcher: C. Thomas Howell, dont j'ai été ici de suite envieux...Moins dans The Hitcher.
Car entre autres, son personnage est éduquée par Jamie Lee Curtis.
Sur la forme, aucune scène ne semble filmée en studio; la campagne et petite ville sont magnifiées.
Seules les séquences de rêves sont les plus faibles mais que j'ai aimées: l'ado se voit dans un clip à la Glee mais avec Jamie Lee Curtis et toute sa famille.
Le personnage de Jamie Lee Curtis, presque 30 ans, couche plusieurs fois avec ce garçon de tout juste 18 ans: pour une fois que c'est dans ce sens dans un film! ...pourtant des années 80 si haïes et moquées pour leur soi-disant machisme! (sur SC, une membre raconte qu'il y a toujours des seins dans les films des années 80).
Dans une des plus belles scènes, il se réveille, en redemande encore en lui embrassant le cou tendrement; elle dit non, que son "stock d'hormones" n'est pas le même que le sien; de lui "laisser le temps" etc. Et il n'insiste pas une seconde, il se rallonge, et ce, dans un film des années 80!
Mais elle en aime quand même un autre: et ça se comprend, c'est rien de moins que Patrick Swayze qui en avait choisie une autre dans le passé... Jennifer Jason Leigh qui le trompe.
Mais avec Troy Donahue peroxydé...j'ai trouvé ça plus dur à croire, sans doute à cause de Ghost.
En aimant à la fois ces deux types d'hommes différents, le film prend un court air de Jules et Jim.
Mais le film n'est pas que sur le passage à l'âge adulte d'un garçon diplômé en concurrence avec un col bleu; c'est aussi un très beau film sur la vie en province.
Un film sur la pression immobilière: Curtis joue la manager d'un cirque de voitures où ce sont des Auto-tamponneuses de notre bonne vielle France mais ici à taille réelle; ce sont de vraies voitures qui se rentrent dedans. Mais le terrain intéresse le golf voisin.
Donc un film aussi sur le bétonisation et l'expansion des terrains de golf
Des images de gens simples et heureux dans une ville simple et heureuse: des images à la générique de Philadelphia mais avec moins de SDF et de zombies des rue à cause de drogues...comme en ce moment à San Francisco où la mairie a quasi autorisé le vol en magasin et les rues seraient parsemées d'hommes et femmes pliés en deux en coma drogué.
En autre détail, il envisage de devenir Océanographe, comme l'envisage aussi l'ado en fin d'étude Paul Mescal/Connell Waldron lors d'une conversation avec sa mère dans 'Normal people'.
J'apprends après que c'est le même réalisateur que Grease.