Nous connaissons tous le syndrome de Stockholm, celui qui fait que l’on s’attache plus ou moins à son ravisseur, mais nous ne savons pas réellement d’où ça vient, voilà donc son histoire et ses origines, ce qui en fait à mon sens, tout l’intérêt. Pour autant, certains traits en sont peut-être exagérés, peut-être romancés également, mais c’est bien de ce braquage très particulier, que ce syndrome a pris naissance et au fil des minutes, on comprend aisément comment tout s’est déroulé, pourquoi on peut ressentir de tels sentiments, alors que l’on ne devrait pas. Pour tout dire, c’est sûrement l’un des braquages les plus loufoques que j’ai pu voir, mené par de vrais bras cassés, qui donnent immédiatement l’impression de ne pas être à leur place, des hommes qui paraissent tellement gentils, qu’ils ne sont, à aucun moment, crédibles dans leurs menaces. Alors, toute la psychologie de la situation est là, on prend partis quasiment instantanément pour ces hommes, pourtant hors-la-loi, alors que justement, les représentants de cette même loi, semblent nettement plus antipathiques, presque plus violents, plus agressifs que ces braqueurs. La réalisation de Robert Budreau est extrêmement agréable, sa représentation des 70 notamment, est une totale réussite, elle nous immerge complètement dans cette époque et son côté un peu décalé, presque hippie, se ressent pleinement. Visuellement, rien d’extravagant, peu d’effets spéciaux ont été utilisés, c’est un huis clos, extrêmement efficace, tout en sobriété, qui saura nous prendre dans les filets d’une atmosphère pesante, mais finalement, très décontractée par instants. En ce qui concerne le scénario, il est très bien mené, presque invraisemblable dans un premier temps, on se prend finalement au jeu de ce bras de fer haletant, dont les camps sont totalement inversés et les codes bouleversés. C’est un récit qui saura se montrer extrêmement touchant, c’est justement sa plus grande force, ce qui rend toute la complexité de cette situation, elle peut prêter à rire, pourtant, on sent toute l’humanité qui s’en dégage, rien n’est tout blanc ou tout noir et parfois, il faut savoir lire entre les lignes, se méfier des apparences. Quant au casting, il est terriblement efficace, j’ai adoré le rôle d’Ethan Hawke, celui de Mark Strong est tout en nuances et Noomi Rapace est toujours aussi incroyable.
En bref : Un film qui tient ses origines d’une histoire vraie, certes un peu loufoque, un brin décalé, sûrement plus que ce que la réalité exigeait, mais qui parvient aisément à mettre en lumière la naissance de ce syndrome bien connu, nous faisant partager une histoire extrêmement prenante, mais surtout, terriblement touchante, par la vérité de ses émotions et de sa psychologie !
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