Stop Making Sense
8.3
Stop Making Sense

Documentaire de Jonathan Demme (1984)

En décembre 1983, le groupe Talking Heads emmené par le magnétique David Byrne confie au réalisateur Jonathan Demme le soin de filmer quatre concerts donnés au Panthages Theatre d'Hollywood. Le résultat, Stop Making Sense, est encore aujourd'hui considéré comme l'une des toutes meilleures captations de live jamais réalisées. Un film culte, à voir ou à écouter, réédité par Carlotta dans une version master haute définition.


Du vrai cinéma


Le projet cinématographique affleure dès les premières secondes : les chaussures blanches de David Byrne se pointent sur une scène totalement vide. Ses mains posent un lecteur de cassette à même le sol tandis que résonnent les premières notes de Psycho Killer. Le ton et la forme sont donnés, on est bien dans une écriture cinématographique avec rythme, sens du cadre et jeu sur les décors. Bientôt les autres musiciens/personnages suivront, apparaissant les uns après les autres sur la ligne de basse d'un scénario qui fait monter la pression en douze étapes et autant de morceaux d'anthologie.


Un super concert


Car Stop Making Sense est d'abord un concert excellent. Primo parce que Jonathan Demme prend le parti de se concentrer uniquement sur la scène elle-même. Exit les plans sur les spectateurs ébahis ou les interviews "virgules", véritables poncifs du genre. Ici, de la première à la dernière image, nous sommes aux premières loges de ce concert  mythique que le film donne littéralement à vivre. Deuxio parce que la partition musicale -enregistrée pour la première fois en numérique et filmée par huit caméras -  enchaîne parmi les meilleurs morceaux du groupe : de Burning down the House à Once in a Lifetime en passant par Genius Love des Tom Tom Club. Un régal.


David Byrne fait le show


La performance de David Byrne illustre parfaitement l'idée selon laquelle un grand film repose souvent sur un personnage fort. Avec sa dégaine filiforme de pantin et sa gestuelle aussi incongrue que ses textes, le chanteur du groupe new-yorkais imprègne les 88 minutes de Stop Making Sense de son style inimitable. Accoutré d'un costume géant ou improvisant une danse avec un lampadaire, arpentant la scène dans tous les sens ou entamant la fameuse danse jogging, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec ce gars-là. Mais une chose est certaine, il se dégage de son interprétation - au sens musical comme théâtral -  une spontanéité qui contamine les autres membres du groupe et irrigue l'ensemble les quatre concerts d'une joie toute communicative.


Un must à redécouvrir.


8/10 ++


Critique à retrouver sur le Magduciné

Theloma
8
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le 15 déc. 2019

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