Un de mes films préférés mais c'était pas gagné car le film s'adresse à un public très restreint. On a affaire à un scénario intelligent de Zack Snyder qui a laissé libre cours à différentes équipe le soin de réaliser les différents chapitres de ses histoires au sein de son histoire si bien en terme de scénario qu'en termes de mise en scène ou même de choix musical.
Le film raconte l'histoire de celle qu'on appellera Babydoll, vivant dés le début du film un choc émotionnel fort que je ne vous spolierai pas car visiblement certains n'ont même pas compris ce qui s'y déroule, dans laquelle on aura une reprise de Sweet Dreams par Emily Browning elle-même qui fait crier les fan de l'originale ce que je ne comprends pas dans la mesure ou la BO du film est toujours extraordinairement en adéquation avec les scènes proposées. La jeune fille va donc entamer un processus de guérison de l'esprit consistant à des sessions de thérapies dans laquelle elle écoute de la musique et s'évade. Mais c'est là que Snyder intervient et propose une métaphore géante faisant de l'asile psychiatrique un cabaret à prostituées et des sessions de thérapies les danses de l'héroïne. Durant ses danses, on aura donc une nouvelle mise en abîme à la manière d'un nouveau niveau de jeu-vidéo qui seront des mini histoires dont le but est en rapport avec la pseudo-réalité du cabaret.
On aura donc un film à l'esthétique léchée, regorgeant de scènes d'actions assez avant-gardiste de cette génération de films qui tend vers le jeu-vidéo, avec des acteurs efficaces, des dialogues simples mais impactant et un scénario plutôt bien ficelé dans son univers intrinsèque.
Je dirais que c'est un film pour ados mais qu'il ne faut pas être contre le mélange des genres. Dans ce sens le pari est réussi, qui eut cru qu'on puisse mélanger avec autant d'aisance de l’héroïque fantaisie et de la 2ème guerre mondiale ? Snyder oblige, c'est avant-tout de la violence esthétisée, le souci du détail est extrême, il en profite ici pour compenser l'aspect très masculin de 300 et nous présente ici 4 femmes archi-badass. Au delà de ça on ressent dans les décors l'envie d'entrer dans l'imaginaire, rien n'est crédible ni réel d'ailleurs, son imagination dépasse le potentiel existant sur terre donc on aura beaucoup de numérique. Et c'est là qu'on perd la moitié des spectateurs, pourtant on a à la fois des scènes d'actions géniales car parfaitement bien réalisées mais un film qui ne laisse jamais de côté son scénario et un rythme très bien mis en place.
Et c'est même un film à voir plusieurs fois (version longue conseillée) histoire de bien relier les références entre l'univers fictionnel intrinsèque à l'héroïne et la pseudo-réalité. Je me suis même surpris à préférer la scènes des robots la deuxième fois étant bluffé par la performance du bullet-time.
Sucker Punch, je ne m'en lasse pas ! Il relie tout ce que Snyder maitrise : l'esthétique, la profondeur scénaristique mêlant idéologie et références culturelles geek (ce qu'il a fait avec 300, Watchmen puis Man of Steel) et une réalisation impeccable des scènes d'actions avec des plans séquences dynamiques parfaitement jouissifs rappelant encore le jeux-vidéo mais cela ne fait pas de Sucker Punch qu'une attraction audio-visuelle : après avoir vu ce film pour la première fois, ce n'était pas la testostérone qui me faisait vibrer mais bien mon esprit tenter de réfléchir à ce que je venais de voir.
Une œuvre quasi intemporelle qui te transporte à un endroit pour te ramener à la réalité, et cela se fait doublement grâce à la mise en abîme et ceux qui déclareront que ce n'est pas du cinéma je serai ravi d'écouter leur définition de ce dernier.