Riddle me this : Qui pourrait être assez ahuri, futile, étroit d'esprit et avoir assez de temps à perdre pour non seulement regarder un film d'animation direct-to-DVD dont le seul argument de diffusion est d'être relié à l'univers DC en alignant plein de caméos, mais en plus le critiquer alors qu'il y a des œuvres bien plus intéressantes auxquelles s'intéresser voire, me souffle-t-on dans l'oreillette, des choses plus importantes à faire dans la vie ?
Réponse : un fanboy, voilà qui.
Coucou.
C'est donc avec un certain fatalisme déprimé que je commençais le visionnage de ce film. Eeet... Sur le principe, je n'avais pas tort. Mais j'ai quand même passé un bon moment. Mon âme de fidèle de DC a été un peu apaisée, et ma foi dans toutes ces nouvelles adaptations animées qu'ils sortent à la pelle en ce moment restaurée.
Pourtant, on revenait de loin. Vous avez peut être entendu parler, éventuellement, d'un autre film Suicide Squad, avec un budget légèrement supérieur, dans lequel jouaient Jared Leto et Will Smith, et qui était une énorme bouse. Sans personnalité, sans rythme, sans thèmes et sans fun. Son successeur, en comparaison, est aussi bon qu'un film Suicide Squad peut l'être. C'est à dire : sympa, drôle, sans casser des briques. Je pense qu'une des explications de la différence de qualité apparaît si je compare le résumé des deux films en mettant en gras le nom des personnages des comics y apparaissant ou étant mentionnés :
Suicide Squad 1 : Deadshot, Harley Quinn, Captain Boomerang, Killer Croc, Diablo, Katana et Slipknot sont recruté par Amanda Waller pour servir de chair à canon dans des missions suicides, sous la supervision de Rick Flagg. Ils doivent apprendre à être gentils pour vaincre l'Enchanteresse, une méchante qui veut faire une machine magique de méchante. Le Joker, quand à lui, veut récupérer Harley. Batman et Flash feront coucou aussi.
Suicide Squad 2 : Nous voyons d'abord Deadshot, Comte Vertigo, Punch et **Jewelee attaquer un train pour éliminer Tobias Whale, le second de Black Mask. Deadshot est rejoint par Bronze Tiger, Harley Quinn, Captain Boomerang, Copperhead et **Killer Frost, et l'équipe est chargée par Amanda Waller de récupérer un artefact perdu par l'un des Dr Fate. Mais Dr Zoom, Banshee et Blockbuster sont aussi sur le coup. Pendant ce temps, Scandal Savage et Knockout kidnappent Dr Pyg alors qu'ils s'apprêtait à opérer Double-face, pour le compte de Vandale Savage. Aussi : Ten Eyed Man.
Alors oui, abondance de caméos et de référence n'est pas qualité. Disent ceux qui ne sont pas de la noble race des nerds. Pour moi, c'est avant tout un signe que les réalisateurs en ont quelque chose à foutre de la source originale et essaient d'inclure leurs absurdités dans un contexte cohérent. Et ça marche, cette fois. Le concept d'univers DC est bien exploité, jusqu'à l'utilisation de son penchant biblique moins connu, mais toujours sympa. C'est un vrai plaisir de fan.
Sans pour autant oublier d'offrir un vrai spectacle à côté. Le dessin, l’enchaînement rapide, le gore over the top et le fanservice innocent donnent l'impression de regarder un anime japonais qui se serait perdu dans un film de superhéros. Certains dialogues sont vraiment drôles, d'autres savent être courts quand ils ne le sont pas et l'ensemble sent bon l'absence de prise de tête. Il y a même juste assez d'humanité pour ne pas donner l'impression qu'on regarde un clip MTV. Mine de rien, pour un film aussi mineur, cette maîtrise de la balance entre sérieux et comique sanglant est surprenant. Et bienvenu. D'autant que le film assume d'être son propre petit délire et ne tente pas d'attirer le public profane par des apparitions inutiles des grands noms, comme Batman ou le Joker.
Enfin voilà. Vous êtes un geek ? Vous aimez le sang et les blagues nulles sans que ce soit beauf ? Vous aimez juste passer un bon moment avec des copains devant un film pas prise de tête ? Ce Suicide Squad est pour vous. Parce que ce n'est pas plus que ça. Mais ce n'est pas moins, et ça, tout le monde ne peut pas s'en vanter.