Quand on parle d'un film de Takashi Miike, on emploie habituellement les mots "étrange, surprenant, déroutant, bizarre, délirant". Et cinéphile.
C'est la première chose qui m'ait frappé dans Sukiyaki Western Django : les multiples références aux westerns, surtout spaghetti. Il était une fois dans l'ouest, Django et surtout Pour une poignée de dollars (d'ailleurs, quand on se souvient que le premier western de Sergio Leone était l'adaptation d'un film japonais, Yojimbo Le Garde du corps, qui contenait lui-même un hommage aux westerns... la mise en abîme devient vertigineuse).
Mais faire un film dans le seul but de rendre hommage à un genre, ce n'est pas suffisant. Et c'est là que Sukiyaki atteint ses limites. Nous avons donc, à peu près, l'histoire de Pour une poignée de dollars (un cowboy inconnu dans une ville divisée en deux clans, les rouges et les bleus). Nous avons les délires visuels de Miike (qui ne cherche pas le réalisme et ne recule pas devant le n'importe quoi, même si c'est souvent très beau).
Nous avons de l'humour. Beaucoup de personnages. Beaucoup trop à mon goût : devenus inutiles, certains se réduisent à des ombres qu'on voit apparaître et qui compliquent la compréhension de l'ensemble. A quoi sert ce shérif schizophrène ? Et le rôle de Quentin Tarantino, a-t-il un autre but que de faire apparaître un copain ?
Bref, le scénario est foutraque. Et ménage trop peu de scènes d'action (du moins dans la version longue de 2 heures, la seule que j'aie vue ; peut-être que ça passe mieux avec le format 90 minutes). D'où un certain ennui.
Pour conclure, c'est donc un film typiquement Miike, ça ne ressemble à rien de connu, c'est très sympathique, mais ce film-là en particulier part dans trop de directions différentes.