"Que la lumière soit !" Mais la lumière... ne fut pas.

Sunshine met en scène de simples hommes voyageant vers l’impossible et cela pour une mission quasi suicide pour censée sauver l'humanité. Ce faisant, ils quittent leur comportement humain pour devenir des personnages soi-disant héroïques et complètement barrés et se voient ainsi accorder la chance d’approcher un élément surnaturel : le Soleil, analogie d'une puissance divine presque inoffensif dans ce cas. Le film nous plonges dans plusieurs visions de la religion et du mysticisme d'après les différents comportements des personnages face au soleil. Malgré toutes ces bonnes idées le film est un échec. Plus Icarus II se rapproche de son but, plus les problèmes s’enchainent et plus le film se moque de nous à défaut de juste ennuyer.

Objectivement, je ne pense pas que le plus gros problème de ce film soit ces erreurs scientifiques, bien sûr, mais plutôt comment il essaie d'être réaliste en affirmant n’importe quoi au possible. À défaut de créer un univers qui ressemble au notre, le réalisateur ne prend même pas la peine de construire quelque chose de croyable, ou de se détacher de la réalité de façon distincte. Sunshine est un gros mensonge affligeant pour n’importe quel spectateur même lambda. Des erreurs, il y en a d'ailleurs même ou ce n'est pas nécessaire pour vous dire.

Moi-même, éternel rêveur et consentant, je n’arrive pas à rentrer dans ce film. Heureusement, la première partie se veut quand même plus intéressante. Les thèmes de la divinité et du soleil ainsi que du combat qui oppose l'homme à la science sont des idées intéressantes, bien que mal exploitées. Danny Boyle propose même de superbes plans et une mise en situation assez plaisante. Sunshine est donc un film presque regrettable sur ce point.

Seulement le comble de l’ironie, le summum de l’absurdité, le degré de débilité bref la partie la plus foireuse du film plombe le peu d’intérêt qu’il y avait jusque-là. Danny a joué avec une allumette et s’est brulé. Le réalisateur tente de prôner le space horror en jouant la carte du fantôme tueur mais encore une fois c’est raté. C’est raté parce que c’est grotesque, l’individu est humain mais il fait la taille d’un géant, allons bon, il a survécu durant tant d’années et prit de folie, il veut tuer tout le monde pour des raisons plutôt idiotes mais ça c’est bien essayer. Sauf que la poursuite à travers le vaisseau est d’un ennui mortel. Je ne comprends pas bien ce qu’a voulu faire le réalisateur.

L’ambiance des dernières minutes est franchement stupide. Le film s’enfonce un peu plus vers la médiocrité. Pire encore, le cadreur stagiaire a remplacé son tuteur. Puis, à savoir qu’on ne copie pas Alien aussi facilement et qu’on ne copie pas Évent horizon aussi grotesquement – Voyons ! Entre ce viol gratuit de la science et cette traque au monstre affreusement ratée, il est clair que ce film manque d’inspiration et de technique. Je suis mauvaise langue, peut-être, mais Danny Boyle aurait dû continuer dans la logique (pas si logique) de la première partie qui a mes yeux est quand même plus intéressante. La preuve, il le sait puisqu'il essaye de se rattraper sur la scène finale.

En termes, je n'aime pas Sunshine, je le hais. Les belles images, la musique et l'agréable casting ne suffisent pas à en faire un film totalement appréciable. Danny Boyle a voulu jouer avec le soleil et finalement il s’est brulé au quatrième degré. Quelle déception. En science-fiction, on ne réinvente pas le système solaire et la physique de notre réalité comme on réinvente la science et les technologies pour un monde fictif.

Sunshine est comme un cours de science et philosophie d'abord bien présenté et mille fois passionnant pour de jeunes élèves ne soupçonnant pas que le professeur leur raconte n'importe quoi pour se moquer de leur pauvre ignorance.
SlyJock
4
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le 24 mai 2013

Modifiée

le 11 août 2013

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SlyJock

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