Peu ou pas besoin de connaître ou d'aimer Kusturica pour savourer cette vie d'orchestre.
Quand j'ai été voir ce Super 8 Stories, je ne connaissais ni Kusturica ni No smoking Orchestra. Je ne savais même pas que c'était un documentaire.
Et, à vrai dire, c'était bien mieux comme ça. Cela m'a obligé à l'innocence. Car, connaissant un peu mieux les films de l'auteur à présent, j'aurais eu de fâcheux a priori. Je me serais attendu à un bordel habituel, à une fantaisie.
Bon, c'est le cas ici aussi. Mais il y a une chose qui bouleverse la donne : la sincérité, la naïveté, le don naturel et surtout surtout surtout de la spontanéité. La B.O. incluse.
Super 8 Stories, c'est jaune comme la banane, orange comme le cuivre des tubas. C'est un sourire sans antidépresseurs pour un quelqu'un qui, comme moi, est souvent en panne des zygomatiques.
Ce film est un témoignage de vie, un témoignage magnifique sans chichi, c'est par ce film qu'on sort des artifices festifs habituels du cinéma de Kusturica. Pour moi, il y a le temps des gitans et... Super 8 stories.
J'ai vu ça adolescent, je n'étais pas du tout sensible à cet univers et puis, c'était si violent dans le mouvement et le rire, c'était si vivant qu'on ne peut que sortir de soi en voyant ce chaos dont on se moque allègrement face au destin humain.
Je vous souhaite à tous d'en avoir la langue qui danse. Je vous y invite chaleureusement tous les jours et sans connerie de carpe diem. Amen.