Pas Super Chaud

Superhost est de sixième film de Brandon Christensen, un jeune réalisateur américain plutôt tourné vers le cinéma de genre tendance SVOD et dont de précédent film Spirale m'avait laissé pour le moins perplexe. A priori Superhost ne s'annonçait pas sous les meilleures augures le film mettant en scène un couple de vloggers dont la chaîne YouTube est spécialisée dans les avis et critiques de locations de maisons de vacances. On pouvait donc craindre un énième found footage mais fort heureusement, même si cela ne suffit pas à sauver le film, Superhost combine mise en scène traditionnelle et vidéo à la première personne.

Le film nous raconte donc l'histoire de Claire et Teddy un couple de jeunes vloggers qui parvient à dénicher un séjour dans une maison de rêve unanimement encensée par celles et ceux qui ont eu l'occasion d'y séjourner. Le couple s'installe donc espérant faire de nombreuses vues avec leur nouvelle vidéo tout en passant un bon séjour. Ce sera sans compter sur l'hôte des lieux une jeune femme ultra dynamique, envahissante, instable et inquiétante.

Le problème d'un film comme Superhost c'est qu'en plus de notre pas raconter grand-chose il n'offre dans ses rebondissements et sa trame générale quasiment aucune surprise. D'entrée les personnage sont présentés à travers quelques gros traits de caractère bien marquées qu'ils conserveront tout le long des films sans jamais en dévier d'un pouce. Quant à l'histoire elle reste cousue de fils blancs tant dès les premiers instants on comprend parfaitement que ce séjour prétendument idyllique finira par se refermer comme un piège sur ses occupants. De par son sujet le film pouvait aborder quelques sujets dans l'air du temps comme cette tendance à pouvoir en quelques cliques de souris tout juger, tout critiquer, le narcissisme des générations réseaux sociaux ou l'uberisation d'un monde dans lequel tout s'échange, se loue et se propose. Il n'en sera rien ou presque et Superhost ne proposera qu'un home invasion 2.0 pas des plus convaincant.

Très souvent cité comme l'atout principal du film la comédienne Grace Phipps incarne avec beaucoup d'énergie Rebecca l'hôte bien trop serviable, présente, envahissante et souriante pour être tout à fait honnête. Même si je dois reconnaître que la comédienne est de loin ce qui sauve un peu Superhost de l'ennui le plus total, je n'arrive pas non plus a totalement adhérer à sa performance dont les excès finissent par me fatiguer et même pénaliser la crédibilité du personnage. Alors bien sûr la comédienne n'est pas responsable de l'écriture et du traitement de son personnage, il n'empêche qu'au bout d'un moment j'ai fini par la trouver assez exaspérante. Au final Superhost n'est guère qu'un home invasion bien banal et aucunement palpitant dans lequel on sauvera toutefois la participation de l'actrice Barbara Crampton (Re-Animator - From Beyond), ce qui objectivement reste bien maigre.

Superhost avait quelques atouts pour nous livrer un petit film tendu, méchant et efficace, il me reste qu'un thriller bancal et banal. C'est un peu comme si une annonce vous avez promis un manoir inquiétant pour se retrouver ensuite dans un appartement froid et sans âme.