A poor lonesome kryptonian

Superman Returns est un hommage vibrant et nostalgique au chef-d'œuvre de Richard Donner, on peut d'ailleurs affirmer qu'il est en quelque sorte sa suite directe. Le scénario ne manque pas d'originalité et ose certaines libertés intéressantes (notamment Loïs qui est mariée et a un fils), le héros n'en paraît alors que plus solitaire. Ainsi, il remet en question sa présence et son rôle sur Terre. Pour son retour, Superman est donc en pleine crise existentielle.

Le film possède également beaucoup de scènes marquantes et pas moins touchantes, comme lorsque Superman plane au ralenti au dessus de Metropolis, en écoutant les bruits de l'activité humaine (la musique est sublime à ce moment-là), ou quand il se fait passer à tabac par les hommes de main de Luthor (le demi-Dieu n'est plus divin et redevient un simple mortel) et enfin lorsqu'il donne tout pour sauver Metropolis et se retrouve mourant à l'hôpital. Superman est à la fois un héros invincible et vulnérable, ce que le réalisateur transcrit à merveille dans son récit.

Brandon Routh n'a pas autant de prestance que Christopher Reeve, mais force est de reconnaître que le costume lui va remarquablement bien. Quant à Kevin Spacey, il campe un Lex Luthor anthologique qui ferait presque oublier l'excellent Gene Hackman. Quel dommage que cette adaptation profonde et ambitieuse ait été boudée (et incomprise ?) par le public lors de sa sortie, elle laissait pourtant augurer du meilleur pour une éventuelle suite...