Supersonic est un documentaire qui se concentre sur les jeunes années du plus grand groupe de rock des années 90, j’ai nommé Oasis. Dès le début du film, il nous est rappelé que les Mancuniens sont passés en à peine 3 ans de la signature pour un label aux deux concerts de Knebworth en 1996 qui ont rassemblé 250 000 fans (la demande de billets ayant atteint plus de 2.6 millions parait-il, ce qui reste le record absolu jusqu’à aujourd’hui), et les images qui nous sont proposées illustrent à merveille la folie furieuse que fût cet événement. Le documentaire nous plonge alors dans l’enfance des frères Gallagher, Noel et Liam (plus jeune de cinq ans) mais aussi de leur grand frère Paul afin de nous raconter comment ils sont tombés dans la musique étant petits.
Dirigé par Mat Whitecross, réalisateur britannique habitué à travailler sur l’univers musical, Supersonic est également produit par Asif Kapadia, réalisateur d’Amy, documentaire sur la vie d’Amy Winehouse fort justement primé aux Oscars. Autant dire que nous sommes entre de bonnes mains.
Leurs choix s’avèrent payants. Le métrage se limite à la période pré-1996 et prend le temps d’effectuer un travail fouillé sur l’ascension irrésistible d’Oasis. Le cœur du documentaire est la période 1993-1995 lorsque le groupe a sorti ses deux plus grands albums et tous les singles et B-sides qui ont bâti sa légende.
Autre choix payant : la rivalité entre les frères Gallagher n’est pas négligée, mais elle n’est pas pour autant mise en avant par recherche de sensationnalisme. J’aime d’ailleurs beaucoup la phrase de Noel à ce sujet :
"I am like a cat, while Liam's like a dog. I am independent, while
he craves attention and begs 'play with me! throw me the ball !'"
Enfin, la troisième grande réussite du documentaire de Whitecross est la présence de documents d’archives tout simplement exceptionnels. On y retrouve par exemple le tout premier concert d’Oasis (18/08/1991) ou devrais-je dire de The Rain puisque Noel n’a pas encore rejoint la formation mais également celui de Glasgow (31/05/1993) où ils furent repérés par Alan McGee, propriétaire de Creation Records, qui s’est empressé de les enrôler. Là encore, Noel Gallagher résume parfaitement la situation:
"There were 7 people there, and he (McGee) was 2 of them.
So yeah, we were an overnight sensation, 2 1/2 years in the making”.
Supersonic réserve également plusieurs moments d’humour qui permettent de conserver un ton léger et d’avoir le sourire tout au long du documentaire. En bref : que vous soyez fans ou non, vous devez voir ça.
J’ai regardé le film en Blu-ray pour avoir la meilleure qualité possible. J’ai mis le son tellement fort que mes voisins en ont certainement autant profité que moi, et je peux vous dire que c’est sans aucun doute un des meilleurs documentaires musicaux que j’ai pu voir, si ce n’est le meilleur.