Moitié superman, moitié James Bond, moitié Garcimore

Si vous pensiez que Superman était ridicule avec son slip sur le pyjama, c'est que vous ne connaissez pas encore le string de Supersonic man.
Le costume de Supersonic man est, en soi, une vraie merveille. Il ressemble un peu à Momo le Charcutier, célèbre catcheur mexicain qui a été battu de façon fort peu courtoise et régulière par Dédé la Sauterelle lors du congrès WTF de 1927. Car Supersonic Man ne se contente pas d'avoir le pyjama, la cape et le slip, il a aussi le masque bleu qui lui couvre une bonne partie de la tête. Cela permet de renforcer l'expressivité du jeu de l'acteur.
Supersonic Man, il vient d'une autre planète avec, pour but, de faire régner la justice sur terre. Il a reçu pour consigne de le faire en toute discrétion ; résultat, il survole Manhattan à basse altitude en pleine heure de pointe, habillé en rouge, pour être sûr que tout le monde puisse bien le savourer.
Pour sa défense, il faut préciser qu'il n'est pas le seul idiot dans ce film. Ainsi, la demoiselle (parce qu'il y a forcément une demoiselle dans un tel film) donne rendez-vous à une connaissance dans un bar tellement glauque et peuplé d'une foule tellement patibulaire que même Jason Statham préférerait boire son lait-grenadine dans une cellule de prison russe plutôt que d'aller y mettre un seul de ses orteils musclés et velus. Mais, la fille, ça ne la gêne pas plus que ça qu'on se batte autour d'elle.
Le méchant vaut son pesant d'or aussi. Certes, on ne comprendra jamais vraiment ce qu'il cherche à faire. Il passe son temps à vouloir kidnapper une fille et à discuter morale avec le père. Et, en plus, un méchant avec la bouche en cul de poule, ça ruine tout son sérieux.

Donc voilà pour les personnages. Avec un tel trio, on est déjà bien parti. Après ça, il faut encore une histoire digne de ce nom. Alors, le méchant a un projet façon labellisé "méchant de James Bond" (on ne sait pas trop de quoi il s'agit dans les détails, mais il y a des laboratoire clandestins, une base secrète cachée dans un volcan comme dans "On ne vit que deux fois" et un vaisseau spatial pour envoyer son truc détruire la Terre).
L'enchaînement des séquences se fait avec une logique très aléatoire. Ainsi, le méchant donne une mission à la fille puis, la seconde d'après, décide de la réduire en cendres, juste pour le fun. Notre demoiselle échappe de justesse à la mort et, la séquence suivante, a retrouvé son brushing impeccable et son calme olympien pour boire un verre dans un salon cossu pendant que sa maison flambe.
Supersonic man recouvre son bel habit pour... aller chercher une bouteille de champagne pour impressionner la demoiselle (je ne dis pas "la belle") (on a beau être supersonic et extraterrestre, il y a des moments où se la mettre sur l'oreille à longueur d'années, ça fait un peu chier quand même).
Une de mes scènes préférées, c'est quand le bateau coule, puis subitement explose.
Il y a une forme d'humour volontaire également... enfin, des tentatives...
Et puis, Susu (oui, dans l'intimité, je l'appelle Susu, c'est plus mignon, et puis c'est plus court que de répéter sans cesse Supersonic Man) il a des pouvoirs que même Superman il n'a pas. Il peut faire sortir des filets de nulle part, et il transforme les armes à feu en bananes. En plus d'être un superhéros, il est un peu magicien. D'ailleurs, il compte assurer l'animation au centre commercial de Saint-Quentin-les-Merguez, jeudi prochain.
En bref, un film indispensable.