Désuètes victimes
Le dernier quart d'heure de Sur la plage de Chesil cherche l'émotion à tout prix et la trouve, malgré des maquillages outrés pour vieillir les deux personnages principaux. Cette fin n'est pas celle...
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C'est sa présence à l'affiche de Sur la plage de Chesil, assortie d'une bande-annonce bien trompeuse qui m'ont convaincue d'aller voir ce film, promesse d'une belle histoire emplie de mystères. Une histoire d'amour, une nuit de noces où le destin de ce jeune couple va basculer pour toujours...
J'ai attendu - en vain - d'obtenir une réponse qui fait sens, à la question que pose la jeune Florence Ponting (Saoirse Ronan) dans le trailer : Do you want to know a secret ?
Et bien, laissez-moi vous dire que de secret, il n'y en a point !
Ou plutôt devrais-je dire que le secret réside dans le fait que le réalisateur filme - avec une lenteur déconcertante qui confine à l'agacement - une histoire désincarnée, ennuyeuse, vide de tout sens et de tout intérêt.
Je croyais que la nuit de noces - point de départ de la narration - allait peu à peu lever le voile sur un épais mystère, impression née des (trop) nombreux flashbacks sur la vie du couple avant leur mariage. Que peu à peu, la réaction de Florence prenne sens par rapport à une blessure de l'âme, un secret d'enfance qui nous serait révélé au fil des événements. Que le film prenne du corps, de la substance, de l'épaisseur. Mais j'ai attendu, en vain.
Seul le saut dans le temps est venu me saisir, telle une bouffée d'oxygène, faisant au passage renaître chez moi ma quête de sens : pourquoi Florence a-t-elle eu cette réaction ? Que s'est-il passé dans sa vie ? Pourquoi ce point de non-retour sur la plage de Chesil ? Mais là encore, il ne s'agissait selon moi que d'un artifice de plus, pour étirer le film en longueur et finalement, ne rien apporter ; si ce n'est une jolie scène musicale, empreinte d'émotions. La seule qui soit parvenue, l'espace d'un instant, à réchauffer mon coeur.
Au final, une belle déception, le sentiment d'un film artificieux, sans authenciticité aucune. Seules la photographie délicate et la présence charismatique de Saoirse Ronan illuminent ce film triste et sans âme.
Créée
le 5 oct. 2018
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