Ethan Hawke est taillé pour le rôle: il livre une prestation magistrale. Le scénario pose des questions intéressantes. Principalement: polluer la planète, n'est-ce pas insulter l'Oeuvre du Seigneur, en la détruisant. Dieu pardonnera-t-il cela? La film met donc en relief la possibilité d'une convergence entre christianisme et écologie.
Ethan Hawke joue le rôle d'un prêtre affecté dans un Temple à vocation plus touristique que spirituelle. Face au discours, et au suicide, d'un de ses paroissiens engagé dans le combat écologiste jusqu'au terrorisme, le prêtre finit par trouver un moyen de donner un sens à une existence surtout marqué par le vide, l'alcool, la maladie, et la dépression. C'est aussi pour lui, un moyen de trouver, proche de la mort, un sens à celle-ci. Comme pour taxi driver, on a donc affaire à un homme détruit par l'individualisme d'une société matérialiste adorant l'argent plus que Dieu (voir la scène où Ethan Hawke reçoit, médusé, un pourboire), qui va se radicaliser pour donner un sens à son existence, jusqu'à l'extrême violence. Sauf qu'ici, quelqu'un va l'aider, in extremis, à obtenir rédemption. La relation avec la responsable de la chorale est intéressant: il la rejette, obnubilé par son engagement nouveau.
Le film, malgré l'intérêt du scénario, a peut-être pour défaut de mettre le héros aux prises avec une réalité dont il ne subit pas directement l'influence néfaste: il manque à mon avis un élément déclencheur personnel, qui marquerait le début de la lutte avec cet ennemi trop puissant. Pour Taxi Driver, de Niro subit au quotidien la violence de la société qu'il finit par combattre. L'implication du spectateur en prend un coup. Le final est peut-être un peu grandiloquent. Pourquoi ce personnage si chaste s'abandonne-t-il, si prêt de la mort, à la chair?
Calvary est mieux je trouve.