On est d'abord gênés par l'esthétique très léchée du film, avec sa propension à filtrer les tons et la lumière, à s'attacher aux objets et aux éléments de décor participant à la soigneuse, mais discrète, reconstitution des années 60. Dans un second temps, le film se révèle attachant et charmant à l'image de Pim, son jeune héros rêveur et calme, peu loquace et indécis en apparence. Doté d'une mère enfantine et immature, qui ne pense qu'à aller faire la fête avec des hommes attentionnés, le garçon s'élève seul et se débrouille comme il peut face à son attirance pour son copain Gino. Il s'en sort d'ailleurs pas si mal, sans se poser de questions et en se laissant porter par son seul désir, jusqu'au moment où le ténébreux Gino s'entiche d'une dénommée Françoise. Dès lors, le film patine et s'enlise, tourne un peu en rond et n'offre guère de perspectives. Alors que les possibilités semblent se rétrécir pour Pim, le film rate sa sortie en ajoutant une dernière scène de happy end regrettable. Pourquoi le réalisateur n'a-t-il pas choisi de laisser son héros faire table rase du passé (en brûlant les objets dérisoires et fétichistes qu'il a précieusement accumulés) et marcher vers son destin, même de manière métaphorique ?
PatrickBraganti
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le 6 déc. 2012

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