Nez pour rire
Fils d'une infirmière et d'un acteur de théâtre, Reda Kateb n'était cependant pas forcément prédestiné à réaliser son premier long-métrage autour de l'action de l'association Le rire médecin,...
le 24 oct. 2024
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Reda Kateb, acteur franco-algérien reconnu et césarisé, signe avec Sur un Fil son premier long-métrage, mettant en lumière de manière romancée la formidable association Le Rire Médecin fondée par Caroline Simonds en 1991, et inspiré de son livre Le Journal du Docteur Girafe.
Rebaptisée Nez pour Rire pour le film, on voit cette association à l'œuvre, composée de comédiens clown, intervenir dans un hôpital auprès d'enfants gravement malade afin d'alléger leurs souffrances.
Dans cet environnement de très beaux sentiments, on suit les pérégrinations de Jo (Aloïse Sauvage, humaine et sensible), une saltimbanque acrobate, obligée de se reconvertir, et accompagnée par son collègue interprété par un remarquable Philippe Rebbot. On suit leur reconversion dans l'association Nez pour Rire qui les forme pour les faire intervenir en tant que "clowns soigneurs" auprès des enfants.
Mais hélas les beaux sentiments ne suffisent pas à faire un beau et bon film !
Autant Philippe Reboot fait un parfait clown, autant le personnage de Zouzou (celui de Jo) n'arrive jamais à être véritablement crédible en clown, même si Aloïse Sauvage créée l'empathie et la profondeur des rapports humains auprès de ses petits malades, et sait bien nous faire ressentir ses interrogations sur son avenir dans ce milieu.
Quant à la mise en scène, si la première scène a volontairement une esthétique hyper convaincante, Reda Kateb réalise le reste de son film caméra à l’épaule, probablement pour plus de réalisme, mais qui le transforme ainsi en quasi documentaire, d'autant qu'il utilise à foison des acteurs non professionnels !
Le scénario, après une très bonne idée de départ, avec la reconversion nécessaire de Jo, propose des ressorts de l'intrigue trop classiques et une fin plutôt prévisible.
Disons enfin que le choix de la chorégraphe américaine Elsa Wolliaston (Jamaïcaine d'origine) pour camper le personnage de Caroline Simonds, introduit une lenteur non propice à dynamiser l'ensemble.
Je mentionne tout de même l'excellent jeu de Sarah Giraudeau (déjà magnifique dans le Roman de Jim) dans son rôle de responsable administrative de l'hôpital et auteure d'une magnifique déclaration finale quant à la bonne distance à mettre avec les tragédies que vivent des enfants si jeunes.
Un joli film certes, pour la mise en lumière d'une association si utile pour les soignants et les familles à l'hôpital, mais qui n'arrive jamais à décoller vraiment de ce statut.
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Créée
le 27 oct. 2024
Modifiée
le 28 oct. 2024
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