Le biopic que consacre James Ivory à Picasso est centré uniquement ou presque sur son histoire d'amour avec Françoise Gillot, avec qui il vécut dix ans, et eut deux enfants, Claude et Paloma. Femme très importante dans sa vie, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des maitresses et de lui mener une vie très compliquée, même si elle était éperdument amoureuse. Le film se déroule donc à Paris, dans l'immédiat après-guerre, le film commence d'ailleurs par la libération de la ville. Excercice périlleux, le film d'Ivory est aussi incarné que réussi, notamment car il n'hésite pas à montrer le vrai visage de l'artiste, un visage vraiment mal aimable. Ivory ne s'intéresse pas tellement à son art, ou plutôt montre que c'est un moment où Picasso n'en a un peu plus rien à foutre et surfe sur la popularité de son nom, préférant se concentrer sur son rapport aux femmes, et particulièrement à Françoise. Celle-ci est d'ailleurs magnifiquement interprété par Natasha McElhone, actrice que j'adore et qui mériterait d'être plus connue que ce qu'elle est, son interprétation est vraiment l'un des points forts du film. Une autre est celle de Anthony Hopkins, tellement bon qu'on oublie parfois que c'est lui et qu'on croit voir le peintre. Je redoutais donc le combo Ivory + Biopic et il s'avère que c'est l'un de ses très bons films.