Comme je suis québécois, j'ai pu voir ce film. À dire vrai, depuis la pandémie Covid-19, c'est sans doute la première véritable nouveauté que je pouvais voir dans une salle de cinéma. Ça faisait du bien! J'avais l'impression que ça faisait déjà des années que je n'avais pas vu de film au cinéma. Bref quoi dire sur Suspect Numéro Un. Ou dans son titre en anglais, Target Number One. Ou encore dans son titre anglais des États-Unis, Most Wanted.
Avant tout de chose, il faut savoir que le film s'inspire de fait réel qui se sont déroulés en 1989 notamment en Colombie-Britannique, en Thaïlande et à Montréal. Quand un jeune homme de 27 ans, qui consomme un peu trop de drogue, se fait injustement emprisonné dans une prison en Thaïlande, un journaliste va tenter de dévoiler la vérité sur cet emprisonnement dans un autre pays.
Durant le film, on suit trois personnages. Pour commencer, nous avons le jeune Daniel Léger (joué par l'acteur québécois Antoine Olivier Pilon notamment connu pour le film Mommy de Xavier Dolan). Il joue parfaitement bien le jeune homme un peu naïf, mais qui sait se montrer manipulateur et menteur. Pour la vraie histoire, Daniel Léger est un nom fictif pour le film et le parcours de ce personnage retrace l'histoire d'Alain Olivier. On suit également un agent fédéral du Canada (joué par l'excellent Stephen McHattie). Le rôle d'agent qui se fait vieux et qui fait les procédures un peu trop vite lui va comme un gant notamment lorsqu'il doit se faire passer pour un tueur. Finalement, on suit le parcours du journaliste Victor Malarek (incarné par l'américain Josh Hartnett), qui le joue avec une grande justesse et fait la force du casting avec Pilon. Pour l’anecdote, Victor Malarek existe réellement contrairement à Daniel Léger.
Bon, et le film alors ? Le film est écrit et réalisé par Daniel Roby (Funkytown et Louis Cyr). La mise en scène se veut très réaliste. Tourné en décor extérieur et non en studio, on le ressent amplement qu'il n'y a aucun CGI dans ce film et cela fait le plus grand bien. Pour un film avec un budget de 7 millions environ avec un tel budget, avec une telle histoire à raconter et de tel lieu, ce n'est pas vraiment pas énorme et la production a su très bien se débrouiller de ce côté-là. La réalisation est très nerveuse et très tremblante. Elle n'est pratiquement jamais stable comme si on voulait nous tenir en haleine ou pour essayer de faire comme si nous étions là. Au début du métrage, ça m'étourdissait un peu pour être honnête. Il y a quelques plans séquences, mais à l'exception de cela, il n'y a pas vraiment de réel d'idée de mise en scène. Durant le peu de scène d'action, c'est très cut et on passe d'une image à une autre très rapidement. Ce n'est pas un style de montage/réalisation que j’affectionne énormément.
Vous croyez tomber sur un film d'action ? Vous vous trompez. C'est un film dramatique sur une enquête, une très longue enquête. Une enquête qui se veut réaliste avec les agents fédéraux qui sont prêts à faire tomber le premier venu pour trafique de drogue. C'est un film qui nous fait réfléchir un tout petit peu, mais oui, le rythme est assez lent. Le film dure un peu plus de 2 heures et je me suis un peu ennuyé. Malgré ça, la photographie était belle, les acteurs étaient très bons, les personnages étaient attachants, l'histoire était vraiment très intéressante, mais il manquait de rythme. Sans doute parce que c'est un film qui se veut trop réaliste.
C'est un film à voir au moins une fois surtout lorsqu'on veut découvrir cette histoire et voir comment des agents fédéraux sont prêts à utiliser leurs pouvoirs pour tromper le public et laisser la vérité cachée. Je crois qu'encore aujourd'hui, Alain Olivier (le véritable Daniel Léger) est en cours judiciaire pour avoir de l'argent avec tout ce qu'il a pu subir.
Ma critique plus complète: https://youtu.be/5Xsu0D0ovjU