Contrairement à ce que pourraient laisser penser le titre, l'affiche à dominante jaune (jaune Little Miss Sunshine / jaune Sundance ?), le lieu de tournage (New York) et la langue parlée, Swim Little Fish Swim n'est pas un film indé américain, mais un film indé français ! Lola Bessis et Ruben Amar ont tout compris des tics de ce type de productions presque devenues cinéma de genre. Ils s'y vautrent avec une certaine facilité même s'ils n'ont pas l'air dupes de ce qu'ils font. C'est déjà ça (du coup, ils ne tombent pas totalement dans le piège, comme avait pu le faire Frances Ha l'année dernière, un film bourré de tics pour faire cinéma indé, justement). Entre railleries sur les "hipsters" new yorkais et volonté d'en faire partie, le film semble souvent toucher juste (ce qui n'exclut pas certains clichés. Mais peut-être n'en sont-ce pas totalement…), et l'ensemble des thèmes abordés et des manières de faire, très à la mode chez tous les jeunes créateurs qui s'expriment artistiquement sur le net, je trouve, est un bon marqueur de l'air du temps. Le plus gros reproche que j'aurais à faire, plastiquement, c'est l'emploi de la "caméra à l'épaule" et le rendu de l'image légèrement tremblée, totalement inutile, comme souvent. Cela dit, c'est un film plein de bons sentiments, qui fait plutôt du bien par où il passe.
Pour un premier long métrage, c'est plutôt bien. Et c'est même prometteur. Lola Bessis est jeune, très jolie, assez talentueuse (je ne sais pas quelle est sa part de responsabilité dans la réalisation et dans l'écriture – je la suppose assez conséquente – mais je l'ai bien aimée à l'écran, même si elle semble parfois se regarder un peu trop jouer – je ne dis pas ça de manière vraiment négative), et je lui souhaite un bel avenir dans le métier. En tout cas, je garderai un œil sur elle…