Gros casting pour un film engagé sur l'hypocrisie des dirigeants du monde libre, manipulés par des groupes de pression et forcés d'encourager des régimes dictatoriaux pour récupérer des marchés juteux (on va jusqu'à se débarrasser d'un leader progressiste uniquement parce que ses idées éclairées, qui élèveraient le niveau de son pays, risquent aussi de leur faire perdre des contrats). Filmé de manière clinique, avec un découpage rappelant Traffic de Soderbergh (producteur exécutif ici) : multitude de lieux, de Washington D.C. au Cap d'Antibes en passant par Téhéran, Beyrouth et Marbella, multitude personnages qui finiront par être plus ou moins impliqués les uns envers les autres. Le problème est qu'on ne s'attarde jamais sur le facteur humain et même George Clooney (agent sur le terrain qui finira désavoué par sa hiérarchie) ne parvient pas à toucher l'audience, d'autant que les données géopolitiques sont souvent obscures. A défaut d'être passionnant, c'est cynique à souhait (notamment les générosités d'un prince arabe responsable de la mort - par négligence - du fils d'un comptable américain) et les constats font froid dans le dos.