Theodore Rex commence par intriguer : l’animation soignée du dinosaure, le choix d’un buddy movie futuriste réunissant deux espèces différentes comme le proposait Alien Nation (Graham Baker, 1988), la dimension parodique qu’accentue davantage encore le doublage français, fort d’un Pascal Légitimus, tout cela promet une enquête sinon mémorable, du moins divertissante. Rien de tel pourtant, la faute à une équipe technique incapable de donner vie à ses ambitions et qui, par incompétence ou par fainéantise, accouche d’une production ridicule dans laquelle la fiction ne prend jamais. Les séquences d’action laissent sans voix tant les décors choisis, de vulgaires entrepôts désaffectés, ne sont même pas « décorés », habillés pour l’occasion ; la mise en scène stéréotypée emprunte ses plans aux blockbusters d’action sans bénéficier de leur maîtrise ; les trucages, visibles, nous extraient d’un récit mal raconté, desservi par des antagonistes que rien ne semble motiver sinon la méchanceté pure – traduite par un jeu en roue libre rapidement pénible.
Quant au comique, même constat… Pourquoi solliciter Whoopi Goldberg ? sympathique et populaire, l’actrice est réduite à son statut de tête d’affiche. Le film ne lui construit aucun espace à la hauteur de son jeu, exception faite d’un dance club où elle souffre les lourdeurs de créatures peu civilisées. Seule la partition musicale de Robert Folk, hélas introuvable en support physique, apporte un semblant d’authenticité à un produit dépourvu de cinéma. On zappe.