...ou la table de ceux qu'on invite à son mariage par politesse et dont on ne sait pas trop quoi faire si leur réponse est oui...
Après avoir longuement hésité à accepter l'invitation, Eloise, une demoiselle d'honneur virée de son poste car larguée il y a peu de temps par son petit ami qui n'est autre que le frère de la mariée, se retrouve donc à cette table des recalés de la liste des invités tout en devant affronter ses sentiments encore brûlants pour son ex. Très vite, elle noue une relation étrange avec les autres convives cabossés par la vie de cette table 19 (un couple en difficulté, une ancienne nounou, un cousin au passif embarassant et un adolescent paumé) et tous se décident à l'aider à affronter la situation...
On ne peut pas dire que "Table 19" ait des ambitions follement révolutionnaires en matière de comédie romantique mais le film surprend néanmoins en faisant intervenir des ressorts bien plus dramatiques qu'à l'accoutumée (le fait que les frères Duplass soit à l'origine de l'histoire ne doit d'ailleurs pas y être étranger). Le souci c'est qu'il a tendance à les accumuler sans trop de développements sur sa (trop) courte durée, le résultat est de fait un peu brouillon et sans cesse parasité par une intrigue sentimentale principale pas vraiment des plus originales même si elle se révélera attachante dans ses derniers instants.
À vrai dire, on aurait préféré que tous ces invités un peu à côté de la plaque quittent ce mariage ennuyeux et partent faire un road-trip ensemble ! La petite bande formée par la toujours pétillante Anna Kendrick, les bons mots du couple Craig Robinson-Lisa Kudrow, la tête impayable de Stephen Merchant avec ce personnage de doux dingo, l'éternelle habituée des seconds rôles June Squibb et, enfin, Tony Revolori est tout simplement le plus bel atout de "Table 19". La séquence dans la chambre de l'hôtel (la plus chouette du film avec la fin) montrera à elle seule l'alchimie communicative qui s'est installée entre tous ces personnages (et ces acteurs).
Grâce à eux et ce ton oscillant sans cesse entre la drôlerie et la mélancolie, le film de Jeffrey Blitz nous arrachera beaucoup de sourires malgré sa maladresse et on se surprendra à être vraiment triste de quitter tout ce petit monde un peu trop rapidement. La preuve irréfutable qu'il y avait des gens vraiment attachants à cette table 19...