Et ils continuent à le faire chier…

L’intérêt de Taken 2 ? On peut en effet en discuter mais il ne faut pas se leurrer, cette suite s’est uniquement montée dans une volonté de surfer sur le gros succès (inattendu) du premier : pour 25 millions de budget, il en a remporté 226 millions, c’est tout de même pas mal le bénéfice. Et connaissant l’amour du bonhomme Besson pour le rentable quitte à user la même corde (Taxi et ses trois suites sont là pour le prouver), on se doutait que Taken allait avoir une suite. Ne restait plus qu’à convaincre l’équipe d’origine, mission accomplie sauf pour le réalisateur Pierre Morel, remplacé au volant par Olivier Megaton et ça, ça va faire mal.

Mais dans le mauvais sens. De Megaton, je me rappelle son Colombiana et son épisode de Le Transporteur (troisième du nom) et son style pour les scènes d’action assez agaçant, multipliant les mouvements brusques afin de dynamiter les mouvements. Malheureusement, elle a pour rendu un brouillon où on discerne difficilement le déroulement de l’action. Une tare que n’avait pas Pierre Morel, bien plus posé. Le résultat pour Taken 2 n’est pas catastrophique mais n’arrive jamais au niveau du premier. Pire même, les scènes d’actions se font plus rares (incroyable mais vrai) et là, à l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai retenu du film que la course-poursuite et le combat final. Et encore on reste loin du niveau du premier ou du solide The Raid.

Toutefois, si le premier épisode avait fait son effet, ce n’était pas uniquement dû à ses scènes d’action mais aussi pour sa tension à couper le souffle et un voyage dans l’envers de Paris où s’affichait un réseau de prostitution faisant froid au dos (on se dit que notre fille pourrait terminer là, nos peurs intimes sont touchées). Pour cette suite, la tension est malheureusement trop vite désamorcée. On n’a plus vraiment peur pour nos personnages et les méchants sont d’un pathétique. Le vieux papy qui pète un plomb parce qu’on a buté son fils (même si c’était une grosse enflure – ce n’est pas grave – même si pour buter Liam Neeson, il doit sacrifier une dizaine de ses hommes – ce n’est pas grave), surtout ce dernier est loin d’imposer justement à cause de ces fêlures. On n’y voit qu’un vieux gros con au lieu d’un bad guy terrifiant habité par sa haine. On pense notamment à Une Journée en Enfer avec les frères Gruber seulement là, c’était propice à des scènes vraiment tendues et vicieuses (mon dieu, ce panneau « Je hais les nègres » en plein Harlem).

Heureusement que son bras droit (au sens métaphorique hein) remonte largement le niveau. C’est lui qui fout les jetons au point de se dire qu’on n’aimerait pas être un kebab entre ses mains… Le plus cool avec ce mec, c’est qu’il s’agit d’Alain Figlarz, aussi coordinateur de combats sur Taken 2 et visible en second rôle dans pas mal de films d’action à connotation française (Babylon A.D., Forces spéciales entre autres). Je crois même que sur sa carte de visite, c’est marqué : « T’es français. Tu veux faire un film d’action. Call me ». Pour l’escapade à Istanbul, ben… on est souvent coincé dans les décombres et Olivier Megaton en profite pour filmer le même bâtiment sous toutes les contours (la Sainte-Sophie si je ne me trompe pas). On a même l’impression qu’il réutilise parfois les mêmes plans. On est déçu surtout quand on voit l’amour Pierre Morel pour Paris dans Taken (ce n’est pas pour rien qu’il a récidivé avec From Paris with Love).

Au niveau des héros, il n’y a pas de miracle. Liam Neeson est un homme, un vrai et il montre ici quelques fêlures le rendant encore plus attachant – c’est peut-être la seule réussite du film. La relation avec sa fille est légèrement étoffée mais ça reste franchement anecdotique et surtout ça fait traîner la première partie « la vie est belle » en longueur (ce qui explique le côté action amoindri). Surtout il se réconcilie avec son ex-femme (une peste dans le premier), cette dernière prend la place de Maggie Grace dans le rôle de la femme kidnappée. C’est marrant, on se croirait dans la première saison de 24 heures chrono.

Même si je critique très sévèrement cette suite, je dois tout de même reconnaître que j’ai passé un bon moment. C’est juste que la déception est amère une fois le film terminé. On se dit vraiment qu’il ne s’est pas passé grand chose dans cette suite… Je n’en demandais pas tant, juste retrouver ce qui faisait la magie du premier épisode. On peut aussi noter une tentative de réutilisation de la réplique culte du premier, le fameux : « I will look for you, I will find you and I will kill you » mais bon, ça fait flop…
Marvelll
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le 3 oct. 2012

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Marvelll

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