Règle numéro un de la vie du cinématographe : ne jamais regarder un film consacré à un domaine que vous connaissez un tant soit peu. Vous êtes doué en informatique ? Les films sur le sujet vont vous faire pleurer tellement les aberrations sont légions. Vous avez une certaines expérience en médecine ? Evitez comme la peste tout fil se déroulant de près ou de loin dans un hôpital. Vous aimez le mma ? Ne regardez pas les long-métrages qui lui sont consacrés (bon, ok, sauf Warriors, mais aussi The Fighter pour la boxe anglaise).
Ok, après avoir mis en place une règle approximative et immédiatement réfutée par cette paire d'exemples, passons au film Tapped Out.
L'histoire est des plus simpliste, peut être pour limiter les possibles incohérences et contradictions du scénario : les parents du héros sont assassinés par un gars avec un tatouage qui fait peur, et 7 ans plus tard, notre jeune karateka retrouve par hasard l'Homme au Tatouage, et veux y casser la bouche. Problème: le méchant en question est des plus effrayants, il massacre allègrement ses adversaires dans des tournois de cage fight pas vraiment légaux à priori, mais la police elle s'en fout. Pour y arriver, il sera entraîné par le Myagi du coin, avec qui il sera pote, puis pas pote, puis pote à nouveau, puis frère de sang, puis neveu parce que ça serait dommage de pas coucher avec sa nièce. Rien de passionnant donc. Passons donc au côté technique...
Alors en un mot comme en cent, non, Cody Hackman ne nous propose pas une prestation de qualité, son jeu est plat, sans aspérité, sans émotion, sans intérêt... Les autres comédiens ne s'en tirent pas beaucoup mieux, il faut dire qu'ils ne sont pas servis par une histoire et des dialogues des plus insipides. Petit exemple, Mickael veut aller casser la figure à Dominic, véritablement machine à tuer. Et bien tout le monde est de suite d'accord, peu importe la différence de 60 kilos de muscles, de 10 ans d'expérience dans le free fight, et peu importe que ce soit un tueur assoiffé de sang. La petite amie de Mickael (et nièce du senseï sinon c'est pas drôle) se permet même d'arriver en retard lors du match de la mort, sans aucune trace d'inquiétude, en mode "désolé, fallait que je me lave les cheveux, j'ai raté un truc ?". Ah oui, et avant de combattre Dominic "je tue des bisons à coups de poings tout les matins", Mickael devra combattre une tripotée d'adversaires bien plus forts que lui, dans des combats assez pauvre chorégraphiquement parlant, il sera donc visiblement plus amochée et fatiguée que son adversaire final super frais et dispo. Sérieux, ça suffisait pas comme handicap le physique, la technique et l'expérience ?? Mais point d'inquiétude, il va gagner, et même assez facilement en fait, ce qui nous laisse à tous de l'espoir. Et en plus, il est cool, parce qu'il ne le tue pas, il lui fait juste pleurer ses yeux de petit enfant égaré, et du coup le grand méchant va confesser à la police son crime d'il y a 7 ans (logique quoi).
Mais le film garde une certaine qualité : l'humilité. Il n'essaie pas de nous faire croire qu'il vaut mieux que ce qu'il est, et ça j'apprécie, je trouve ça très honnête de sa part. De plus la partie "j'apprends le MMA en 10 minutes" avec Antonio Sylva et Lyoto Machida est des plus sympathique. Regardez donc juste ces quelques minutes et enchaînez sur Warriors.