Adapté, franchisé, parodié, refait et refait encore, depuis l'écriture du roman d'Edgar Rice Burroughs en 1912, Tarzan est un des personnage de roman le plus transposé au cinéma (plus d'une cinquantaine de films, sans compter les séries télés et dessins animés !). Mais cette version de 1932 reste la plus célèbre (à défaut d'être la meilleure), dut à son énorme succès à l'époque de sa sortie. Lorsqu'il sort dans les salles en 1932, il existait déjà 8 versions muettes de Tarzan. Mais pour la première fois... on entendait son célèbre cri. Un cri, pure invention d'Hollywood, il est à peine mentionné dans le livre. Un coup de génie du marketing de l'époque pour promouvoir le jeune cinéma parlant, un cri qui sera repris par des générations d'enfants jouant dans leurs jardin ou dans les bois. L'autre coup de génie du marketing hollywoodien est d'avoir engagé Johnny Weissmuller dans le rôle de Tarzan. Bien que ce soit son premier rôle, Weissmuller est déjà connu du grand public pour être le quintuple médaillé d'or de natation des jeux olympiques de 1924 et 1928. Il est beau, musclé, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour plaire aux femmes et marche habituellement nu sans complexe.
Dans ce film le réalisateur W.S. Van Dyke pose ainsi tous les codes du mythe de Tarzan au cinéma, son cri, son singe Cheetah, ses amis les éléphants, ses acrobaties aériennes au bout d'une liane toujours bien placée et son amour pour Jane évidement. Le succès fera que Johnny Weissmuller tournera encore 11 fois dans le rôle de Tarzan jusqu'en 1948, dont 5 avec Maureen O'Sullivan dans le rôle de Jane jusqu'à "Tarzan à New York". Mais c'est ce premier film qui reste le plus "fidèle" au roman de Burroughs.
Son succès surpris la MGM, qui n'avait pas produit le film avec de gros moyens, cela se ressent par les innombrables plans de stock shots africains parfois mal rétroprojetés en flous derrière les acteurs nets. On ne peut pas dire non plus que le scénario brille de subtilité, les blancs réglant tous leurs problèmes à coup de fusils ou de fouets. Mais la morale finale en fait finalement l'un des premiers films à dénoncer ouvertement les safaris de chasse d'animaux et l'esclavagisme. Malgré que le film ai très mal vieilli, il reste une icone dans le cinéma populaire américain et influencera les prochaines générations de cinéastes, ainsi on fera facilement le parallèle de la scène de l'affrontement du gorille dans la fosse du village indigène avec certaines séquences d'"Indiana Jones" ou "Star wars".