En lançant le DVD de Tarzan, mes attentes n'étaient pas élevées. Un blockbuster très poussiéreux, probablement raciste et sexiste. J'avais, en partie, tort. Parce qu'il y a Jane, qui crève l'écran, et tous mes clichés sur un film de cette époque. Jane est déterminée, incisive, agaçante et surtout, sensuelle.
Dès le début du film, elle est le moteur de l'action. C'est de loin le personnage le plus nuancé et le mieux écrit du film, plus que les hommes qui dirigent l'expédition dans la jungle. Elle incarne une femme complexe et troublante de modernité : elle voyage avec trop de malles de vêtements, mais n'est jamais peureuse. Elle est drôle et se "dénudera" très vite lors d'une scène en lingerie avec son père, à l'érotisme perturbant.
Mais le moment le plus avant-gardiste du film est son kidnapping par Tarzan. Il la saisit et l'emmène dans sa tanière, et Jane se débat, hurle, crie (on le comprend) au viol, qui ne vient pas. Car l'homme-singe est ici comme un enfant. C'est Jane qui a en elle toute la dimension sexuelle de leur dynamique et qui projette ses peurs et, plus tard, ses désirs sur ce grand, musclé et gentil garçon. Elle se révèle être le pilier inattendu de ce classique cinématographique.
Et si vous avez besoin de raisons supplémentaires pour revoir ce classique : Il y a des elephant amusant et Johny Weissmuller est très beau et porte très peu de vêtements.