C'est l'histoire d'un mec...dans la nuit.
Il y a beaucoup de critiques écrites ici sur «Taxi Driver», et elles sont souvent très bonnes. Alors pourquoi en rajouter une couche ? Ce film est excellent, rien qu’à en juger par sa note globale et sa présence dans le Top 111.
Comment apporter sa touche personnelle ? Je ne prétendrai pas être une assez bonne plume ou un esprit inventif pour vous proposer une figure de style originale. Du coup, je me contenterai (et vous aussi) d’une approche très simple de cette oeuvre par l’analyse d’un caractère omniprésent et fascinant qu’est la nuit et l’obscurité.
Travis veut travailler la nuit. C’est son sacerdoce. Cette belle noire est sa seule compagnie, fidèle jusqu’au bout. Mais c’est aussi celle qui enveloppe cette cité du vice, de la crasse, qu’il transporte sans broncher. La nuit est selon lui le moyen d’atteindre le jour et sa réalité très pure. Mais cela ne se passe pas comme il voudrait, ou plutôt comme il devrait. Il convoite une fille, une secrétaire, une femme active, belle et blonde à la peau clair et au regard qui va loin. Cette dame, d’abord curieuse de rencontrer un être aussi original, finit par le décevoir durement lorsqu’elle met un pied dans le monde nocturne de Travis. La nuit reprend ses droits sur sa vie. Le jour n’est qu’un leurre où les hommes sont des façades reluisante mais redeviennent des loups la nuit.
C’est la fille de la nuit qui lui fera prendre conscience que c’est dans cette obscurité qu’il finira ses jours, seul. Sauf qu’elle, il parvient à la retirer de ses griffes, à la sauver, comme un véritable ange gardien. Iris, se voit offrir un arc vers le ciel, une espérance. Mais lui, non, il préfère contempler toujours la noirceur de son environnement, sans plus espérer y échapper, sans ambition.
La nuit porte ce visage à la fois romantique et tragique de la solitude de l’homme dans un monde surpeuplé, sursocialisé et violent. Et Travis la traverse et l’éclaire par intermittence avec les phares de son taxi.