Laborieux et faux...
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Il est assez courant d'aller au cinéma voir un film en se disant qu'il sera excellent. De cette appréhension, on fini soit par être satisfait car le film répond à nos attentes, soit par être déçu. Il est beaucoup plus rare de sortir du film que l'on attendait en constatant que le réalisateur à réussi à faire beaucoup mieux que ce que l'on attendait. "Taxi Teheran" fait parti de ceux là. Grand amateur de Panahi, je m'étais réjoui de l'ours d'or qui lui avait été remis en Berlin pour ce film. Cette récompense venait saluer un réalisateur militant qui a lutté contre les lois de son pays pour répondre a son besoin de filmer. "Ceci n'est pas un film" avait d'ailleurs montré ce besoin avec un génie rare. J'attendais donc avec une impatience non dissimulé ce nouveau film.
3ouvrant sur une rue bondé, le film nous plonge tout de suite dans son dispositif : 3 caméra disposé dans un taxi, des passagers et un chauffeur nommé Jafar Panahi. Les scénettes mettant en scènes des passagers que l'on a du mal à identifier si ils sont réel ou mis en scène, s’enchaîne avec un rythme certain et donne un côté continu au film, comme une journée d'un chauffeur de taxi lambda. Pourtant si celle-ci font rire ou pleurer, elles ne sont pas là que des scène reliés par un même lieu. Panahi use de ses passagers pour raconter une histoire beaucoup plus grande : la sienne. Les références à ses films sont multiples mais discrètes. Le fan saura y voir les petites subtilités et la profondeur du récit. Se mêle alors "le cercle", "sang et or", "le miroir" ou encore "hors jeu" pour une sorte de retour nostalgique sur l'époque où Panahi pouvait encore tourner. Mais ce dernier ne s'arrete pas là. Il critique aussi le gouvernement qui l’empêche d’être ce qu'il est : un cinéaste. Le personnage de sa nièce prend alors un scène tout autre quand, expliquant ce qu'est un film diffusable, elle pointe du doigt un système limité qui a empêché Panahi de poursuivre sa carrière. Système de censure que Panahi se plait à mettre en scène tout de suite après. Avec ce pari, Panahi parvient à faire quelque chose d'incroyable : résumé en 1h20 la situation d'un pays en crise tout en poursuivant le thème de Panahi : le besoin de filmer. On ne peut qu'être toucher lorsque l'on aime le cinéma et que l'on veut en faire son métier.
Côté acteur, il est difficile de juger tant le naturalisme de certains personnages montre du doigt le côté mis en scène de certains autres. Pourtant l'ensemble tient du génie et plonge le spectateur dans un monde réel, dénué de tout filtres, pour nous aire voir la réalité tel qu'elle est.
Au final, "Taxi Teheran" est un monument du cinéma, le genre de film qui nous laisse réfléchir, tout en nous offrant une vision magnifique du besoin de cinéma que connaît tout cinéphile ou tout cinéaste. Un pur chef d'oeuvre.
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Créée
le 15 avr. 2015
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