Une fausse suite mais également fausse adaptation à fuir vite
Tekken, la première adaptation, est mal aimée. Pour ma part, j’y avais vu un honnête divertissement, reprenant les bases et les personnages du jeu. Le film sera même renié par le créateur du jeu, et un film d’animation viendra plus tard, ratage longuet et peu passionnant où l’on attendait une bonne demi-heure avant de voir un combat. Un comble pour l’adaptation d’un… jeu de combat. Mais Tekken revient une nouvelle fois, dans un métrage intitulé Tekken 2 : Kazuya’s Revenge, et avec un nouveau réalisateur, de nouveaux scénaristes, de nouveaux acteurs, probablement un nouveau chorégraphe, et même un nouvel assistant sandwich !! Le métrage va-t-il être une suite au premier métrage ? Une adaptation fidèle ? Une adaptation des opus dernière génération ? Un retour aux sources ? Un film d’action qui dépote ? Et pourquoi une introduction aussi longue à ma chronique ? La réponse ci-dessous.
Tekken 2 n’a, déjà, rien à voir avec le premier opus, si ce n’est que l’acteur Tagawa Cary-Hiroyuki reprend le rôle de Heihashi (pour mémoire, il mourait dans le premier opus, donc oui, Tekken 2 n’est pas une suite, et vu l’histoire et son final, il n’est pas une préquelle non plus). Ensuite, Tekken 2, à part quelques rares éléments (allez, trois noms et une ville, sur 1h30), n’a absolument rien à voir avec l’univers de Tekken et les différents jeux vidéos. Il n’en porte, basiquement, que le nom. Si l’on suivra Kosugi Ken jouant K, qui se révélera être, dans les dix dernières minutes, Kazuya (mais le titre du film nous le disait déjà…), rien, je dis bien rien, n’a quelque chose à voir avec le jeu. Ainsi, dans la ville de Tekken, K se réveille amnésique. Après avoir mollement combattu quelques soldats et fais des sauts incroyables et souvent hors champs, il se fait capturer par un Russe se faisant appeler le Ministre, qui va le menacer de mort s’il ne lui obéit pas. K va devoir devenir un assassin. Et puis… et puis c’est tout oui. Une chose est certaine, les détracteurs du premier film, nombreux, vont sans doute revoir un poil à la hausse leur jugement sur celui-ci, tant cette fausse suite fausse adaptation fausse relecture fait tout en moins bien. Les acteurs sont peu concernés, on reconnaîtra d’ailleurs dans le rôle de K Kosugi Ken (Hayabusa dans l’adaptation de DOA), Rade Serbedzija (le russe de Snatch ou encore Eyes Wide Shut de Kubrick) dans le rôle du Ministre ou encore Gary Daniels (Aaaaah, Niki Larson) dans le rôle de Brian Fury, ne servant finalement pas à grand-chose et ne faisant que de la figuration (et un court combat de quelques secondes).
Les personnages sont peu intéressants, et il n’y a pas qu’eux, puisqu’au final, le scénario en lui-même traîne la patte et ne propose rien de palpitant. Pour ne pas aider, l’illustre inconnu Wych Kaosayananda, qui signe là son quatrième film en 16 ans, n’a pas l’air franchement à l’aise pour nous raconter son histoire. Il abuse de ralentis, de plans qu’il nous repasse à plusieurs moments du film, ces combats manquent de dynamisme et ces choix d’angles rendent certains coups peu impressionnants, puisque l’on voit bien qu’ils ne sont pas donnés. Si au moins l’ensemble était drôle et réservait des surprises, mais non. Ça se veut sérieux du début à la fin, c’est chiant à en mourir bien trois ou quatre fois pendant la vision, les twists sont prévisibles une demi-heure avant qu’on nous les annonce… Non, Tekken 2 est un ratage, une honte, un film dont on ne comprend même pas comment il a été financé, puisque le premier n’avait rapporté que un million sur le sol américain, pour une mise initiale de 35 millions… Et quand arrive la fin et qu’on a l’impression de voir le film se réveiller et tenter de vouloir devenir fidèle, et bien, non, fond noir, c’est la fin… Pitié, pas de suite !