Sophie Blondy a eu la chance de diriger Iggy Pop lors de son précédent long métrage "L'étoile du jour", sorti en 2015. Ce dernier, film indé aux relents poétiques mal digérés, m'avait déjà semblé particulièrement pénible (j'en veux pour preuve son beau 3,7 sur Senscritique). Mais cette nouvelle tentative de portrait l'est encore plus, tant sa fanitude de l'artiste l'empêche d'avoir un quelconque regard critique sur son sujet.
La réalisatrice entame son documentaire sur le mode du making of / auto-promo de l'Étoile du jour, façon journal intime, nous imposant sa voix fragile : Iggy a illuminé sa vie, et elle tient à nous le faire savoir. Le ton est donné.
Autant le dire tout de suite, si vous espériez obtenir une analyse un tant soit peu objective de ses 5 décennies de carrière, passez vite votre chemin, ou allez lire sa page Wikipédia. Car ici, tout le monde y va de son petit coup de lèche : Beatrice Dalle adore Iggy qui adore Denis Lavant qui l'adore en retour. Johnny Depp (décidément très disponible ces derniers temps) est manifestement encore sous le choc de sa rencontre avec l'iguane. Debbie Harry le glorifie et ainsi de suite. Le tout pendant 52 minutes. La vie est formidable ne trouvez-vous pas ?
L'idée n'est pas de faire un déballage chronologique point par point de la carrière du chanteur, et l'intention est louable. Mais je serai finalement bien incapable de résumer les idées de ce doc, tant le résultat ressemble plus à un fourre tout sans plan ni contour précis. Chacun des intervenants communique un sentiment plus que de réelles informations. On en ressort avec une impression de vide, les images d'Iggy faisant le pitre sur la plage ne suffisant pas à créer une cohérence.
Pour enterrer le tout, chaque émotion, chaque sous-entendu est défloré par un doubleur nous sortant sa meilleure composition d'artiste philosophe un peu brûlé par la vie. On s'ennuyait ferme, maintenant on n'y croit juste plus.
Pour un authentique portrait rock, autant se référer directement au livre "I need more", rédigé par Iggy lui-même.