Il est parfois difficile d'expliquer pourquoi un film nous touche tant.
On comprends vite que le mari de Juliana ne reviendra pas, qu'il ne sera plus qu'une ombre, un souvenir lointain dans son existence. Pour la première fois de sa vie, Juliana (magnifique Grace Passô) se retrouve seule dans une ville qu'elle ne connait pas encore. C'est l'occasion pour elle, enfin, de s'épanouir.
On assistera à son quotidien, aux moments de doutes, aux amitiés qui se forment. Son nouvel emploi (faire du porte à porte pour vérifier que les habitants n'abritent pas chez eux un foyer de la dengue) est un prétexte pour mettre en scène de nouvelles rencontres et les conversations tout à la fois légères et profondes qu'elles entraînent - celles qui forment une partie de notre quotidien. Et chaque plan, chaque jardin, chaque intérieur de maison est magnifié par une photographie superbe, comme si tout détail en apparence banal méritait l'attention du réalisateur.
Loin du Brésil souvent attendu, entre favelas, drogue et misère, il y a ici une humanité et une bienveillance indicibles qui se dégagent de ce film, de cette femme et de son entourage.
En espérant qu'il trouve un distributeur et puisse sortir sur nos écrans français.