Un bijou froid où se mèlent l'or et le fer.

Au crépuscule du 20ème siècle, Vlada, un chauffeur de poids lourds taciturne, traverse les contrées sinistres et désolées de Yougoslavie en pleine Guerre du Kosovo afin d'achever la mission qui pourrait peut être lui permettre de rentrer chez lui.
« Teret » ou « La Charge » de Ognjen Glavonic s'impose comme une véritable expérience sensorielle et immersive où chaque sons servent une image d'une remarquable beauté macabre. Il s'agit là d'une œuvre à la froideur transcendante, qui expose, par le biais d'une écriture simple et épurée, un contexte tendu mais dressé ici en une toile de fond inquiétante et anxiogène. Tout au long de son odyssée, le protagoniste sera exposé à une humanité qui divague, perdue dans un conflit d'une redoutable intensité qui résonne jusque dans les campagnes serbes. Glavonic, en choisissant de marginaliser son personnage des combats pour l'implanter dans ces « No Man's Land », évoque avec subtilité l'impact de la guerre sur une population qui au court du siècle dernier en aura vue de toutes les couleurs.
C'est une certaine tranche d'histoire qui est dépeinte, servant notamment l'une des thématiques principales du film, à savoir la transmission et l'aspect cyclique et inéluctable de la Guerre.
Ognjen Glavonic signe un uppercut renversant, d'une sensibilité apathique et d'un spleen baudelairien fascinant. Voici une pépite d'un cinéma encore bien trop méconnu chez nous.

Kyle-Valdo
8
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le 11 sept. 2018

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