Schwarzy, Portrait of a Serial Killer

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Oubliez Jason X (c’était sûrement déjà fait, mais dans le doute), The Terminator est LE slasher SF. Car si tout a déjà été dit sur ce premier film de James Cameron (oubliez également Piranha 2, c’était pas vraiment un film et Cameron n’y était pas vraiment réal), sur la naissance d’un tas d’icônes du septième art, sur l’aboutissement magistral de la série B d’action, et sur l’avènement d’un cinéaste qui enchaînera les œuvres qui feront le plus avancer la technique au cinéma sur les décennies à venir, c’est par la porte du slasher, genre majeur des années 80, que je vais m’attaquer à ce mastodonte.


Commençons par le début : qu’est-ce qu’un slasher en 1984? On est en plein dans la vague initiée par le Halloween de Carpenter, où viennent s’entremêler les fades ersatz à la Friday the 13th et autres variations plus expressionistes à la A Nightmare on Elm Street. Les points communs du genre sont clairement définis, avec parfois quelques divergences plus ou moins marquées censées singulariser l'œuvre : un groupe de jeunes, issu de banlieues américaines paisibles, est en proie à un tueur implacable, une figure archétypale qui ne craint ni les coups, ni de se faire distancer. Il les traque, les isole et les extermine un à un dans une boucle de violence qui trouve son apothéose dans l’affrontement ultime avec la final girl, se soldant par la mort de cette héroïne, ou par l’apparente défaite de la machine à tuer. Si le boogeyman est terrassé, on laisse toujours un indice qui laisse penser qu’il pourrait revenir, tel un corps qui disparaît d’un plan à l’autre, ou le tressaillement d’un membre en dernière frame. De quoi ouvrir la voie à une suite.

Parmi les jeunes, on punit souvent ceux qui se prêtent à des émois charnels, comme un châtiment puritain de notre monstre. Une punition qui se solde souvent par des exécutions réfléchies pour être marquantes (et vas-y que je te cloue à la porte, ou que je te fais exploser en gerbes de sang alors que tu flottes au plafond…).


Les codes étant établis, l’évidence saute aux yeux quant aux relations qu’entretient The Terminator avec le genre. Schwarzenegger incarne le Jason Voorhes du futur et ne bronche pas à quelques chevrotines. Linda Hamilton est la Laurie Strode de service, éjectée de sa vie banale de citadine par l’irruption du tueur et dépasse sa condition dans une dernière bataille pour sa vie. Sa coloc' et son amant se font prendre en plein post-coït. Le Paxton punk de l’intro subit une ablation du cœur digne d’une vivisection alla Leatherface. Et enfin, une fois la fumée du carnage final dissipée, il reste un bras, bionique, qui permettra à ce chef d'œuvre de deuxième opus de justifier son existence : he’ll be back.


Tout ça pour dire qu’en plus d’être le film d’action maîtrisé que l’on connaît, l’oeuvre de science-fiction à base de voyages temporels tenue que l’on sait, et le métrage qui repousse les effets visuels dans leur retranchement que l’on a vu faire date, The Terminator est aussi un excellent slasher qui sait déguiser son ossature pour mieux s’infiltrer dans la masse. Si ça c’est pas méta(l) !


Créée

le 25 mars 2024

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Frakkazak

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