Rester à quai
The Shipping News va tellement loin dans le misérabilisme qu’il ne peut qu’en sortir grandi, rehaussé par une poésie en carton-pâte que les images échouent à diffuser, qu’il faut platement rappeler...
le 7 août 2020
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The Shipping News va tellement loin dans le misérabilisme qu’il ne peut qu’en sortir grandi, rehaussé par une poésie en carton-pâte que les images échouent à diffuser, qu’il faut platement rappeler en fin de métrage avant le thème musical, lui magnifique, de Christopher Young. Le casting commence par impressionner en raison de son prestige, mais le spectateur déchante vite en constatant que de très bons acteurs sont sous-exploités, aussi ternes et inconsistants que la grisaille qui s’abat sur les paysages maritimes. Quelques séquences pourvues d’une certaine puissance de mise en scène restent en mémoire : une vieille bâtisse qui se déchaîne sous des vents violents avant de disparaître, une voiture lancée sur des étendues gelées ; elles attestent la présence en creux de fragments poétiques perdus çà et là, englués dans une mélasse de bons sentiments et de malheurs qui s’articulent aussi mal que les flashbacks – noyade, destruction, hallucinations. L’attention que porte Lasse Hallström aux sinistrés, à ces personnes nées du mauvais côté, dans une mauvaise famille, n’est pas une nouveauté – étrangers et gitans dans Chocolat, handicapés et exploité dans What's Eating Gilbert Grape – mais franchit ici un point de non-retour au-delà duquel la compassion devient complaisance, la sollicitude misérabilisme. Quoique pourvu d’un potentiel fort, The Shipping News est un film raté dont les petites réussites locales témoignent néanmoins de la qualité de son réalisateur.
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le 7 août 2020
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