The Act of Seeing with One's Own Eye
7.8
The Act of Seeing with One's Own Eye

Court-métrage documentaire de Stan Brakhage (1971)

Le celluloïd est au cinéma ce que la chair est à l'être humain.

Deux réactions contradictoires :
L'horreur et l'émerveillement.


Mais quelle horreur finalement ? L'horreur d'une vérité trop brutale ? De voir les choses de trop près, trop profond ? Ces gens dans ce film, ils le voient au quotidien.


Brakhage fait parti de ce mouvement de réalisateurs New-Yorkais underground, voulant mettre en avant le cinéma direct, tel Frederick Wiseman avec Titicut Follies, sauf qu'ici c'est un autre niveau.


Brakhage nous montre tout simplement, et d'une manière plutôt pessimiste, ce qu'est l'humain : une enveloppe corporelle qui, une fois ôté de sa face consciente, ne devient qu'un morceau de viande.
Les gros plans nous font croire à un dimanche matin chez le boucher du village, mais les plans poitrine nous font découvrir un être humain, ou tout du moins ce qu'il en reste.


L'émerveillement car nous n'avons jamais été aussi apte à voir en grand nombre, l'intérieur des choses. La source primaire des angoisses chez l'homme, c'est l'inconnu: l'espace, les fonds marins, le noir dans une maison. Mais également le tréfonds de son propre corps, car l'angoisse est double : l'inconnu du physique, comment le corps fonctionne, et l'inconnu du psychique, comment le corps réagit, le fait de se dire que d'une seconde à l'autre, un grand mathématicien, philosophe, artiste, politicien, avec des pensées nuancées, réfléchis et travaillées, peut se transformer en chair morte, immobile.


Le film de Brakhage nous renvoie finalement face à nos propres peurs et à l'angoisse d'une condition : l'être humain, 7 milliards sur terre, des prénoms différents, mais généralement la même histoire, et tout le temps la même fin, pour un insatiable recommencement.

WannaFight
9
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le 30 mai 2016

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映 画

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