The Backwoods
5.7
The Backwoods

Film de Koldo Serra (2006)

Ce qui surprend d’abord dans ce film, c’est le casting plutôt de qualité (Gary Oldman et Virginie Ledoyen), complété par de parfaits inconnus qui sont tout aussi excellents dans leur rôle. Comme le laisse entendre la chanson à la radio pendant un générique très seventies (le film se passe d’ailleurs à cette époque), le film va s’intéresser aux tensions humaines entre nos personnages. Façon thriller psychologique à l'ancienne qui va s'intéresser aux enjeux avant tout sociaux et s'appuyer sur le jeu d'acteurs. Toutefois, si l'ambiance pointe du côté des chiens de paille, le film s'éloigne de toute démonstration pour aller vers le pur divertissement.


Un ton assez "classique à l'ancienne" imprègne constamment l’histoire. L’image est magnifique, les personnages apparaissent vite comme des clichés, mais leur démarche et leurs actions sont cohérentes (parfois avec un côté machinal que j'apprécie, mais manquant de subtilité). A ce titre, les prestations du casting sont admirables, et le film déploie un savoir faire technique apte à flatter le cinéphile. Cadrage précis, photos à l'ancienne avec ce petit charme du naturalisme ibérique qui faisait sa fraîcheur, tout est fait pour flatter la mémoire à l'ancienne en mettant en relief les tensions (initialement verbales, culminant peu à peu) et happer le spectateur. Mission réussie, le divertissement est assuré. Il est dommage que le film peine à aller au delà.


En effet, si le film suit une certaine logique dans sa gradation de la violence, il n'a pas de portée plus générale. Car il y a deux camps dont l'un est exclu d'office (les provinciaux, râleurs, moqueurs, lubriques et finalement tarés au premier degré), celui auquel on est forcé de s'intégrer applique une logique de survie de façon si automatique que le doute est permis. A ce stade, le film tend il vraiment à démontrer une absence de capacité de dosage de la violence chez ses citadins ? Où ne sont-ce pas là des raccourcis empruntés pour aller directement à ce qui fait le nerf de guerre du genre dans lequel le film s'inscrit pleinement ? J'étais persuadé de la première hypothèse lors de ma découverte il y a quelques années, il semble que le temps vienne davantage confirmer la seconde. Cela n'handicape en rien le divertissement simplement promis, mais se révèle plutôt dommage, surtout quand on constate l'absence d'épilogue conclusif à proprement parler, qui ne plaide pas pour une cohérence globale de réflexion, mais pour un thriller nerveux et investi.


Un bon moment, vite passé et peu marqué, mais fait avec honnêteté.

Voracinéphile
6
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le 29 janv. 2016

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Voracinéphile

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