Moi aussi, je peux être aussi intelligent qu’eux (spoiler : ☹)

The Big Short, film sur la crise des Subprimes de 2008, ses origines et ses conséquences, choisit de se placer du côté de ceux qui avaient tout vu, tout compris avant et mieux que les autres. Et nous, derrière nos écrans, sans comprendre un quart des mots utilisés pendant ces deux heures dix, on se dit que, nous aussi, on aurait pu voir, et devenir millionnaires. Mais bon, en vrai c’est faux.

Dans l’ensemble, le film est bien ficelé, et ne tombe pas dans les travers qu’ont aurait pu attendre. Complexité du film oblige (ou pas ?), les termes techniques nous sont expliqués à grands coups de fracassage de quatrième mur et de saynètes. Le rythme s’en retrouve un peu cassé, et ces saynètes (plutôt drôles par ailleurs) accentuent le côté « j’aligne des re-sta pour faire un bon film ».

Et à la fin, on est dégoûté. Alors qu’on aurait pu être réjouit pour les personnages qui ont fait ce pari fou, envers et contre tous les avis de Wall Street. Mais le film retombe comme un soufflet, un soufflet élégant ceci-dit puisque la montée en tension tout au long du film aurait dû présager un triomphe, une exultation évidente de fin de feel-good-movie.

Malgré une mise en scène archi classique avec une esthétique archi classique (on est dans des bureaux, tout le monde a une cravate), le film reste plaisant à voir et met en lumière des points de vue et des critiques qui me semblent sous-représentées.