La tour infernale
Depuis Le Loup de Wall Street, le genre de l'économie au cinéma a pris un nouveau tournant. En effet, on assiste depuis peu à une mutation d'un public à la fois avide de divertissement et en même...
Par
le 31 déc. 2015
64 j'aime
8
Ne vous laissez pas tromper par la lourdeur d'un Ryan persifleur (Oui, c'est moi, le king des traders) ou le misérabilisme de la première apparition de Christian Bale. Ni du sous-titre racoleur : "Le casse du siècle". Malgré la multiplicité des personnages et le casting plaisant, on est loin ici des comédies lourdingues ou vaguement cyniques. La première surprise de The Big Short, c'est son ton, qui par un joli numéro d'équilibriste parvient à allier légèreté, vivacité et drame social. Le rythme est soutenu, les personnage percutants (mention pour le mathématicien de l'équipe Carell), la crise des subprimes permet de traverser toutes les couches sociales et toutes les attitudes, sans manichéisme, sans jugement aucun. Le documentaire n'est pas loin, mais l'étrange télescopage d'images, clip MTV de l'âge d'or naïf des années 2000 vient nous rappeler que même si le résultat n'est pas toujours là, Adam McKay est à la recherche d'un style visuel, dépassant la simple ambition de raconter son petit drame moderne. Le deuxième point fort du film, c'est son ton. Là où Le Loup de Wall Street donnait envie de taper la tête de Scorsese contre un mur à chaque fois que Léo s'arrête dans une explication banale pour dire "mais cela est trop compliqué pour vous, regardez plutôt mes billets et mes putes", un vrai effort est fait dans The Big Short pour donner au spectateur quelques clés de compréhension de la crise que tout le monde a subi, et dont l'explication a été réquisitionnée par une poignée d'experts aux grandes théories qui au final -- et le film le montre bien -- n'y ont pas beaucoup plus compris que le simple redneck. Et ceci sans condescendance, et en intégrant qu'une salle de cinéma n'est pas une masse ignorante mais un large panel de niveaux de compréhension. Chacun trouve sa place, entre les échanges rapides et jargonneux, les explications vendeuses de Ryan et ses petits bouts de bois, ou les scènes de vulgarisation assumées mais malignes où Margot Robbie ou un chef de restau vous traduisent à coups d'analogies simples la scène précédente. Bref, The Big Short n'est pas un grand film, mais un film sincère dans ses ambitions et ses procédés. C'est déjà un bon signe pour 2016.
Créée
le 5 janv. 2016
Critique lue 253 fois
2 j'aime
D'autres avis sur The Big Short - Le Casse du siècle
Depuis Le Loup de Wall Street, le genre de l'économie au cinéma a pris un nouveau tournant. En effet, on assiste depuis peu à une mutation d'un public à la fois avide de divertissement et en même...
Par
le 31 déc. 2015
64 j'aime
8
Henri, la crise financière de 2008, ça l'a déglingué. Au point de voter Front de Gauche (alors que c'était un Sarkozyste fervent) et de clôturer son Codévi auprès de la Société Générale qu'il...
le 23 déc. 2015
48 j'aime
16
En voyant arriver THE BIG SHORT, bien décidé à raconter les origines de la crise financière de la fin des années 2000, en mettant en avant les magouilles des banques et des traders, on repense...
le 16 déc. 2015
41 j'aime
Du même critique
Tu as quinze ans, tu es révolté contre cette vie injuste avec tes parents c'est trop la loose et en plus tu n'as plus d'herbe? Tout va bien gamin, regarde donc Requiem For a Dream, parce que ce film...
Par
le 16 juin 2010
64 j'aime
4
Que l'on se le tienne pour dit: les séries télévisées ont un potentiel bien plus grand que celui de bouffons de la grande chaîne cinématographique. Qu'ont-elles à nous offrir? Ce que le cinéma...
Par
le 11 nov. 2010
42 j'aime
5
Il est des phares inébranlables, des monstres sacrés qui crèvent l'écran, des statues que le cinéma élève à la gloire de ses personnages les plus raffinés. Il est de ces films que vous visionnez...
Par
le 28 nov. 2010
36 j'aime
11