Bien qu'on retrouve les visites musicales et survitaminés de la garde robe de Marie-Antoinette, même si après Virgin Suicides on découvre à nouveau le portrait d'ados qui ne se suffisent plus d'un nid douillet (objet d'obsession de Coppola) et malgré les ressemblances troublantes avec Spring Breakers, la réalisatrice de Lost In Translation et Somewhere est bien loin de tourner en rond.
Aussi superficielles que les héroïnes d'Harmony Korine, Rebecca et sa bande font du shopping chez leur idoles et se donne l'impression de voler un peu de leur vie. Sans cesse elles se répètent «Oh my god» comme un gimmick d'admiration sans limite. Et le destin est fort de paradoxe quand Nicky raconte s'être retrouvée voisine de cellule d'une de ses victime, Lyndsay Lohan. Le personnage d'Emma Watson devient alors troublant. Les frasques un peu prétentieuses de l'interprète rendent les propos de Nicki assez troublants de réalismes.
Le devenir des jeunes filles de bonne famille seraient condamné au culte du bien paraître. Il faut les jupes les plus courtes, les talons les plus hauts et les voitures les plus clinquantes pour devenir quelqu'un. Le but ultime, s'exhiber dans les soirées les plus chics et faire parler de soi. Le constat présenté par Coppola est aussi alarmant que celui d'Harmony Korine.
Dans cet océan de glamour le poisson Marc se laisse entraîner car lui est en manque d'amour propre. Il se retrouve noyé par le débordement du vandalisme. Lui, pleinement conscient des faits, éprouve des remords quand la vérité éclate. Il se retrouve en fin de compte entouré de poupées construites à l'effigie de leurs icônes sans grande personnalité et semble t-il dépourvu de sentiments. Au contraire du personnage de James Franco dans Spring Breakers, Marc inspire confiance et sérieux et se fait bouffer par ses camarades. Rapidement on suit ce personnage et on se surprend à ressentir la même admiration que lui pour la beauté de jeunes femmes qui en mettent plein la vue. On aimerait le sortir de cette mauvaise voie qu'il prend dans sa quête de reconnaissance. Ironie du sort, il en trouvera un peu.
Il y a des sujets qui semblent faits pour un réalisateur, comme l'adaptation du Boris Vian qu'on voyait devenir chef-d’œuvre dans les mains de Gondry ou Alice aux pays des merveilles dans celles de Burton. Il ne faisait nul doute que la décadence du rêve américain, déjà approchée dans Spring Breakers et aussi symbolisé par ce fait divers, était un sujet pour la fille de Francis Ford Coppola et elle se l'approprie parfaitement.
Ces vies par procuration un peu dénuées de passion rendent par moment le film un peu redondant mais le mariage entre l'univers pop de la réalisatrice et la vie des protagonistes du film marche à merveille. Visite guidée qui en met plein les oreilles et plein la vue.

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le 14 juin 2013

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Adam Kesher

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