Après l'étrange mais envoûtant Somewhere en 2010, Coppola reste à L.A. et nous raconte cette fois-ci l'histoire du "Bling Ring", un gang de filles (avec un mec) qui de 2008 à 2009 a cambriolé pour 3 millions de dollars d'habits, montres et objets de luxe en tout genre. Les victimes s'appelaient Orlando Bloom, Paris Hilton ou encore Rachel Bilson.
Malgré un problème de rythme (comme toujours chez Sofia Coppola), on est envoûté du début jusqu'à la fin par cette histoire incroyable, sur fond de musique électro-pop-Rap US, parfois hypnotisante, et très bien choisie. Les braquages, les fêtes et les rails de cock s'enchaînent durant l'heure et demie, filmés majoritairement en plan fixe avec de long ralenti; paradoxale quand on voit la vie menée tambour battant par cette jeunesse US obnubilée par l'argent et la popularité Facebokienne, nourrie à coup de site people et rêvant de ressembler, un jour, à Lindsay Lohan ou encore à Kim Kardashian (la première sera victime du Bling Ring !)
Comme Harmory Korine il y a quelques mois avec Spring Breakers, Coppola filme les dérives et la vacuité de la jeunesse US, sans pour autant porter un jugement sur elle. Moins "recherché" esthétiquement parlant (malgré une superbe scène de cambriolage en plan-séquence fixe), mais plus sociologue, Coppola esquisse un tableau de la famille US aisée déluré et irresponsable, ou absente vis à vis de ses enfants. (Leslie Mann est superbe dans le rôle de la mère très "spirituelle" de Nickie)
Et malgré l'ombre omniprésente d'Emma Watson sur le reste du casting lors de la promo du film, le tandem Israel Broussard-Katie Chang irradie de talent le film. Ne vous détrompez pas, ce sont bien ces deux acteurs amateurs qui sont au centre de l'intrigue. Et à la manière de Bonny & Clyde (Marc, le personnage incarné par Israel Broussard, se décrit lui-même comme une sorte de "Bonny & Clyde" dans le film), ils vont gravir les échelons, passant de petit larcin à l'intérieur des voitures de luxes à des cambriolages de villas. Le reste du groupe, qui viendra ensuite se "coller" au tandem, joue sans fausse note malgré sa position plus en retrait dans le film.
Coppola nous livre ici un objet fun, pétillant et terriblement addictif. Une sorte de soda dont on n'arriverait pas à se passer.