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On aurait aimé être plus positif en évoquant ce premier long-métrage posthume coécrit et réalisé par Joshua Wong (il est décédé en décembre 2020 des suites d'un cancer) mais il est difficile de nier que "The Calm Beyond" empile absolument tous les scories les plus convenus du film intimiste post-apocalyptique pour un résultat qui, sans être honteux, n'a aucune pierre, même pas un minuscule caillou, à apporter à l'édifice du genre dans lequel il s'inscrit.
Après la présentation du quotidien de son héroïne, partagé entre sa survie solitaire et la menace permanente de pillards, le film lui place évidemment une fillette débrouillarde entre les pattes pour qu'elle endosse un rôle de protectrice et puisse ainsi se racheter d'un passé où elle a péché par égoïsme.
En dépit de flashbacks balancés parfois un peu n'importe comment et un accompagnement musical beaucoup trop omniprésent, la construction de cette relation rédemptrice puis sa consolidation dans une dernière partie plus mouvementée permettent au film de tenir un minimum la route dans son ensemble, avec le soutien notable de l'interprétation de Kara Wang, mais le déroulement de "The Calm Beyond" est hélas tellement dénué de la moindre once d'originalité que l'on a rapidement l'impression d'avoir déjà assisté des dizaines de fois à ce qu'il est en train de nous raconter. Les quelques décors désolés d'un Hong Kong inondé n'y changent rien, tout ce que le film de Joshua Wong à proposer est juste décalqué d'une bien trop forte influence de références ayant creusé ce sillon avant lui.
D'ailleurs, là où le discours du film aurait pu faire un peu la différence en se situant dans une ville cosmopolite comme Hong Kong, avec une héroïne tiraillée entre la tradition chinoise et la liberté du mode de vie occidental, il semble en tirer un message assez contestable où, au-delà de sa propre frivolité, Asha a été finalement punie d'avoir fui la rigidité chinoise afin de rejoindre ce qui est considéré comme la décadence occidentale (les pilleurs incarneront ensuite ce qui en reste dans le présent), autant dire que ce sous-texte discutable ne joue définitivement pas en faveur de "The Calm Beyond".
Bref, à découvrir si vous êtes complètement étranger au genre post-apo intimiste, dans le cas contraire, le film de Joshua Wong vous paraîtra traversé par un tsunami de lieux communs au moins aussi important que celui qui a englouti ce Hong Kong de fin du monde.
Créée
le 27 févr. 2022
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