Avertissement aux âmes sensibles! Une oeuvre qui comporte une scène d'appropriation culturelle du Haka,
napée de jeux de mots et allusions sexuelles:
"...j'expire" pour Shakespeare etc.
"Quelle belle paire!" s'écrit l'actrice qui parle d'autre chose.
Un metteur en scène vient choisir un canapé pour une pièce de théâtre.
Un vendeur, deux fois sa taille, lui propose son aide.
L'ex femme de l'artiste va aussi venir choisir l'accessoire, mais amante de l'auteur, elle est décisionnaire majoritaire.
Le metteur en scène demande au vendeur de l'aider à orienter le choix vers l'objet que lui aura aimé.
L'ex femme revient accompagnée de l'auteur de la pièce: homme d'affaires dans le béton, ayant toujours rêvé d'être un artiste et qui s'est acheté un théâtre,sa danseuse, pour enfin voir ses pièces jouées.
Ils finissent tous 'par' enculer les mouches. L'actrice suçant même le vendeur en pantomine.
Pièce où justement, dans une de ses meilleures scènes, un balai devient chevelure de vieux,
rame de bateau,
monture de cheval,
puis épée.
Il est fait allusion à Shakespeare , Cendrillon et une "charge" célèbre dont je n'ai hélas pas reconnu et retenu le nom, donc je ne peux pas la rechercher sur le net. (Balou? Baloo?)
Je ne l'ai pas vue en direct dans une salle mais lors de sa diffusion sur Paris Première avec ses coupures pub,
dont la dernière a été pour ...des boules Quiès (soulageant de la voix de la plus hystérique des quatre).
Elle tire en longueur.
L'acteur incarnant l'auteur a très peu à jouer, il répète notamment le même gag: celui où il essaye de se souvenir de vannes et jeux de mots qu'il entend pour les replacer dans ses oeuvres.
Jean Benguigui a failli mourir dans un film de Francis Veber où Depardieu pensait réellement l'avoir tué avec un van traversant la vitrine du café, mais venant trop percuter le bar qui manqua d'écraser Jean Benguigui. Il serait alors rentré dans l'histoire du cinéma.
(c'est lors du tournage "des Fugitifs" (merci Paul Napoli))
La pièce, à cause de sa deuxième partie beaucoup moins jouissive, m'a rappelé une du genre qui est jouée dans l'épatant 'Les Grands Ducs' du même Patrice Leconte sur le théâtre et ses acteurs passionnés.
Jean Luc Moreau joue le metteur et est lui-même metteur en scène: est-ce une tentative de mise en abyme pour enrichir la pièce?
Laurent-très bon-Gamelon joue le vendeur qui rêvait de devenir acteur: ce que son personnage est déjà un peu comme tente de le convaincre le metteur en scène (dans un des bons passages du début qui m'avaient donné espoir).
Sophier Tellier a à jouer un personnage tellement outrancier que certains le qualifieront peut-être d'écrit par un misogyne (sic) caricatural, tant cette folle devient pénible, de mauvaise foi, sans talent, manipulatrice, hystérique...
(ça finit d'ailleurs par ressembler à un p'tit règlement de compte par Leconte?^^...)
Ne connaissant pas l'actrice, je ne connais pas le niveau de composition, mais le rôle est définitivement le plus négatif des quatre.
Cette énergétique Sophie Tellier a autant de potentiel et airs que par exemple Annie Potts, de la série 'Young Sheldon'.
Le sujet de l'accessoire est pourtant à fort potentiel.
Bertrand Tavernier racontait comment il se faisait harceler par des cons ( encore plus frappés que moi),
lui reprochant la présence de tel objet en second plan alors que "ce modèle a été fabriqué des années après" la période du film.
Bernard Blier se rendant compte que son fils-à-papa de fils était sérieux dans son désir de devenir cinéaste, avait décidé comme toute première leçon du soir en cinéma,
de lui faire rencontrer en premier "le meilleur accessoiriste de Paris" qu'il invita un soir chez eux. Premier invité d'une longue série afin de commencer l'éducation cinématographique du fils.
(lire ses vraies fausses mémoires loufoques: Fragile des Bronches)
L'artiste Anglaise Tracey Emin a produit une oeuvre consistant en un lit défait: elle tentait de rendre "un bel hommage à son lit qui l'a sauvé et soutenu tant de fois: pourquoi ne pas en faire l'objet d'une oeuvre?"
Patrice Leconte rend hommage à un accessoire clé de tant de films, pièces et comédies.
Je me demande si l'idée de la pièce lui est venue lors des tournages de sa formidable série sur des magasins de France:
"Les boutiques obscures de Patrice Leconte" (drôle, émouvante, plein de vrais personnages et exemples).