L'art de se faire chier

8 explorateurs ont l'opportunité d'explorer une caverne Russe. Immédiatement sur place, une présence intangible attaque le groupe un par un.

2005 aura été une étrange année où le filon de la caverne et des expéditions qui tournent mal aura fait quelques petites. On notera l'excellent THE DESCENT de Neil Marshall ainsi que le très oubliable, THE CAVE. En bas de ce classement, bien loin et en dessous d'un tas de merde de trois pieds d'épaisseur se trouve THE CAVERN. Probablement le pire exemple de shaky cam de la dernière décennie, le film de Olatunde Osunsanmi (THE FOURTH KIND, que j'ai bien aimé) est le prototype parfait d'un ratage aussi difficile à regarder qu'à apprécier.

THE CAVERN est d'abord une aventure qui vous donnera la nausée et non pas seulement pour le mauvais goût de certains éléments scénaristiques. Non en fait, le film est un bordel total jusque dans sa confection. Vous savez, on a parfois l'obligation en tant que spectateur de déchiffrer l'action pour comprendre son but et sa portée narrative. Dans THE CAVERN, Osunsanmi amène le concept plus loin en empêchant le spectateur de voir quelque chose. Du moment que ça bouge, la caméra va se trémousser comme une folle et vous aurez droit à 15 clips d'un quart de seconde, le tout en attendant des cris d'épouvante en bruits de fond pour signifier que quelqu'un se fait bouffer. C'est très noble d'amener le concept de la terreur sous terre à son summum de réalisme, mais il ne faut pas oublier qu'il y a quelqu'un qui regarde le film au bout de cet élan naturaliste. Alors que le sentiment de perte de contrôle et d'étourdissement peut parfois s'avérer très efficace en horreur, le film s'avère tout simplement confus sur pratique toutes ses scènes clés, empêchant le spectateur de pouvoir s'attacher ne serait-ce qu'à un élément du film.

Les personnages sont cons comme des veaux et on a bien du mal à croire qu'ils puissent être des professionnels dans le domaine en se retrouvant aussi débilement emprisonné dans cette cave. Bref, on a bien hâte de les voir crever tous autant qu'ils sont. Malheureusement, en plus de ne pas être attachant, THE CAVERN ne vient pas non plus remplir notre besoin malsain de voir des cadavres, puisqu'on ne distingue rien des attaques de la bête et qu'on ne voit que quelques cadavres déchiquetés le temps de quelques secondes. On se retrouve donc en gros, avec un film absolument incompréhensible où des personnages crient, s'envoient chier, crient encore, courent on ne sait où, crèvent on ne sait comment, crient etc. Le pire c'est qu'ils ont l'air de faire beaucoup d'effort pour que ça ait l'air vrai, mais THE CAVERN est l'exemple typique d'un film complètement plombé par une réalisation à deux balles.

Et on arrive à la fin qui nous offre, comme si on n'était pas assez
gâté, un twist sorti out of nowhere est sans intérêt comme pour nous remercier d'avoir regardé le tout durant 85 minutes et hop on finit ça dans un trash complètement de mauvais goût qui s'avère indubitablement le moment le plus intéressant et controversé du film. Trop peu trop tard, voir frustrant considérant qu'on aurait pu avoir quelque chose de bien si le film avait continué à partir de là. Twist qui ne fait aucun sens considérant que le scénario laisse clairement présager quelque chose de fantastique et d'inhumain comme créature. Mais comment peut-on être déçu de cette fin? Le spectateur après 20 mintes aura vite compris que la conclusion de ce film de merde, ne peut-être qu'un fin de merde.