The Centerfold Girls est un thriller horrifique et érotique sorti en 1974 et réalisé par John Peysser. Un petit film qui objectivement ne propose rien d'extraordinaire à se mettre sous la paupière mais qui comporte tout de même deux trois idées suffisamment originales et marquantes pour donner envie de les partager et d'en faire une critique.
Le film nous raconte l'histoire d'un tueur fanatique qui a décidé de punir pour leur immoralité les filles qui posent nues pour les pages centrales d'un magazine de charme (on les reconnaît aux traces d’agrafes qu'elles ont vers le nombril). Le tueur s'attaque donc à quelques jolies demoiselles qui ont jouées les pin-up mensuelles d'une revue érotique.
L'aspect le plus original de The Centerfold Girls c'est que tout en gardant cette ligne directrice du tueur psychopathe, le film ressemble à un film à sketchs et il est d'ailleurs clairement découpé en trois segments distincts. Donner à chaque victime un récit et une ambiance distincte tout en gardant en fil rouge ce personnage de tueur pudibond est franchement une bonne idée. Même si elle n'est pas toujours pousser à bout, le film en retire pourtant une vraie singularité. Et c'est ainsi que la première malheureuse victime se retrouve dans une ambiance de home-invasion avec quatre jeunes beatniks et délinquants abusant de son hospitalité, un voisin pas trop prévenant et pour couronner le tout le tueur au rasoir (Sale journée quoi!!). La seconde histoire nous plonge dans une ambiance de slasher puisque c'est ici toute une équipe de photos de charme qui se retrouve coincée dans une maison sur une petit île paumée avec le tueur qui pour le coup élargit considérablement le champ de ses victimes en décimant tout le monde un à un. Quant au troisième et dernier segment, il revient logiquement à une mécanique de film de psycho killer et il montre la confrontation entre le tueur et une potentielle victime un peu plus combative que les autres et faisant presque office de final girl. Pur hasard des aléas d'un tournage, cet acte finale se déroule en partie dans le décor assez crépusculaire et fascinant d'une forêt calciné car cet endroit initialement prévu pour le tournage sera victime d'un incendie quelques jours plus tôt.
Forcément avec un tel sujet et des playmates en guise de victimes le film possède un fort potentiel érotique mais il reste relativement soft dans l'exposition de ses différentes comédiennes. Alors bien sûr nous aurons droit à beaucoup de scènes de nudité avec essentiellement des poitrines généreuses mais on a franchement connu plus racoleur et gratuit dans le genre. Quant à l'aspect horrifique, même si notre tueur est un adepte du rasoir, il restera très soft et bien loin des outrances dont pouvaient être capable les films d'exploitation de cet époque. On retiendra tout de même la dégaine du tueur incarné par le charismatique Andrew Prine qui est un sorte de grand dadais dandy avec lunette, costume cravate et petits mocassins en cuir noir et blanc ; une sorte de Buddy Holly du crime et du coup de rasoir. Le film ne s'attarde malheureusement pas trop sur la psychologie et le passé du tueur en faisant simplement de lui une menace mue par une sorte de fanatisme religieux.
The Centerfold Girls est un petit film plutôt sympathique avec une structure assez originale et ludique. On, en serait presque à regretter que le film ne comporte pas plus de victime pour pouvoir se plonger dans de nouvelles histoires et ambiances au fil des saisons.